Projet d’extension de porcherie à GOULET RIEC : communiqué d’opposition au projet

RIEC s/ COCHONS

Une telle concentration d’élevages en Bretagne
est-elle
responsable, soutenable, acceptable ???

Une consultation du public est en cours jusqu’au 19 mars sur le projet d’extension d’un élevage porcin à Riec-sur-Belon, située entre Aven et Belon.
Alors que ce secteur fait l’objet d’une ZAES (Zone A Enjeu Sanitaire) depuis 2023, que les algues vertes se développent sur nos rives et que nos rivières sont souvent touchées par des pollutions, peut-on encore y produire plus ?
A Riec-sur-Belon, nous dénombrons déjà 4 cochons par habitant-e. 
Si l’intérêt économique est avancé par les élus, c’est oublier que d’autres activités économiques ont besoin d’un environnement préservé et non pollué : le tourisme, la pêche, la conchyliculture ne sont pas des moindres.
La Bretagne concentre 60 % de la production porcine  française et le Finistère 25%.
Depuis des années, la Bretagne est victime du choix très politique d’une agriculture exportatrice. Subventions, spécialisations des cultures, remembrements, inondations, eau potable polluée par les nitrates et les pesticides, marées vertes, interdictions de pêche et pollution de l’air à l’ammoniac en sont les conséquences directes.
Quel est le coût réel du système agro industriel qui s’enrichit sur le dos des agriculteurs et agricultrices ? Quel est le coût réel de l’alimentation ?
La population ne peut admettre indéfiniment la double peine de vivre  dans un environnement pollué qui porte atteinte au vivant et de devoir payer pour les dépollutions.
Les banques, les assurances, les industriels, les supermarchés et certains dirigeants agricoles poussent « leurs » agriculteurs et agricultrices dans cette fuite en avant. C’est le cercle vicieux des marges faibles, de l’augmentation des surfaces pour maintenir le revenu, de l’endettement qui met les plus faibles à la merci de la prochaine baisse des cours pendant que les plus gros s’enrichissent.
Cette ferme à Riec est représentative de la moyenne des élevages bretons contraints par le système agro-industriel de s’agrandir alors que de nombreuses fermes disparaissent chaque jour. Cette politique mène peu à peu à l’effondrement de l’agriculture voire à une agriculture sans paysan.
L’intérêt général devrait être à la nécessaire autonomie alimentaire de nos territoires  par une polyculture de proximité, déconcentrée et relocalisée, en circuit court, moins gourmande en énergie fossile. L’intérêt général devrait être à l’installation des jeunes paysan-nes sur des fermes à taille humaine, capables de nourrir leur communauté et d’en vivre dignement, tout en respectant leur terroir.

Nous, organisations locales, partageons la mobilisation de ces dernières semaines de l’association RBBBM pour informer la population. Nous souhaitons dénoncer avec elle tous les projets d’extensions d’élevages sur notre territoire. S’il faut aider le monde paysan à vivre dignement, faisons le autrement qu’en autorisant toujours plus de pollution pour une production vouée à l’export vers toute la France ou l’étranger.

Nous invitons les citoyen-nes à s’exprimer dans le registre en ligne de consultation avant le 19 mars : https://www.registre-numerique.fr/sceadegoulet-riecsurbelon/deposer-son-observation 
Lien disponible sur le site RBBBM.bzh

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Le comité local des soulèvements de la Terre Quimperlé
Les soulèvements du Mervent
Eaux et rivières de Bretagne
Bretagne vivante
PIG BZH (Pisseurs et Pisseuses Involontaires de Glyphosate)
Paresse
XR Lorient
Solidaires 29
LDH Quimperlé-Concarneau
Pacte pour la Transition Quimperlé
RAFU Bretagne
OzACTES
Bassines non merci 29
Comité local des soulèvements de la Terre Quimper
RIEC s/ COCHONS

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Marées vertes – Ou l’impuissance des pouvoirs publics face au lobby agricole productiviste

Communiqué de presse du 8 mars 2025

Marées vertes
Ou l’impuissance des pouvoirs publics face au lobby agricole productiviste

Après la découverte une nouvelle fois d’un sanglier mort intoxiqué à l’hydrogène sulfuré, sur la plage de Morieux début septembre, il est une question que l’on est en droit de se poser : Combien faudra-t-il de morts humaines ou animales supplémentaires sur nos plages pour que les pouvoir publics prennent les décisions qui s’imposent pour lutter efficacement contre ce fléau aux graves conséquences sanitaires, environnementales et économiques ?

Si les causes de ces marées vertes sont parfaitement connues depuis plus de cinquante ans après la publication en 1972 de l’étude scientifique de l’ingénieur agronome de l’INRA à Quimper Marcel Coppenet qui démontrait clairement le lien entre les épandages massifs d’efluents d’élevage et l’apparition des marées vertes, ce qui est le plus désolant aujourd’hui, c’est de constater le manque de volonté politique de s’attaquer réellement au problème.

Alors même que La France se trouve toujours dans l’incapacité de tenir ses engagements et de respecter la directive européenne 91/676/CEE sur les nitrates, risquant à tous moments de se faire lourdement sanctionner, il faut bien constater que jusqu’à présent, aucun Gouvernement n’a le courage de faire entendre raison au lobby agricole industriel et productiviste qui impose sa loi sur nos territoires.

Déjà en 2021, la Cour des comptes constatait dans un rapport, l’échec des plans d’actions de lutte contre les marées vertes et dressait un constat accablant, pointant « une politique de lutte aux objectifs mal définis et aux effets incertains sur la qualité des eaux, une mobilisation des territoires sans soutien suffisant et un manque de cohérence avec certains volets fondamentaux des politiques agricole, agroalimentaire et environnementale. »

Plus récemment, en avril 2023 le Conseil Économique, Social et Environnemental, troisième assemblée de la République publiait également un avis remarqué sur l’eau » Quelle gestion durable de l’eau (quantité, qualité, partage) face aux changements climatique » Ce rapport voté par une large majorité des membres du Cese (77%) mais pas par les représentants de la Fnsea, faisait des préconisations très précises au Gouvernement pour lutter contre les marées vertes. « Lui demandant de renforcer dans les zones vulnérables en termes de qualité des eaux, les obligations concernant les apports d’azote, les déclarations des plans d’épandages et le contrôle des ouvrages de stockage. De mettre en œuvre une politique incitative de diminution des cheptels, dans les zones les plus saturées en azote et les plus génératrices de marées vertes, au profit d’un modèle de polyculture élevage dans une optique de rééquilibrage dans les zones non saturées. D’accompagner les exploitants avec des aides conditionnées aux changements de pratiques et aux résultats atteints y compris pour ceux étant déjà respectueux de l’environnement »

La logique institutionnelle aurait voulu que Marc Fesnaux le Ministre de l’agriculture, et Christophe Béchu le Ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires prennent au sérieux ces préconisations du Cese pour lutter contre les marées vertes, mais il n’en a rien été. Pour eux l’essentiel n’était pas de répondre aux préconisations de la société civile organisée mais d’éviter de se fâcher avec l’organisation, qui dans le domaine de la politique agricole détient le pouvoir réel, c’est-à-dire la Fnsea.

Plaintel le 8 mars 2025

Serge Le Quéau

Corapporteur de l’avis sur l’eau d’avril 2023

du Conseil Économique Social et Environnemental