ALERTE DÉCHETS : DE GRANDES MANŒUVRES SONT EN COURS
Alerte transmise par Glaz Natur et ERB …
Nouveaux INCINÉRATEURS AGRANDIS, nouvelles usines de Combustibles Solides de Récupération + « chaudières », nouvelles usines de désemballage.
Les usines à déchets se multiplient, qui confortent la gabegie et font barrage pour des dizaines d’années à la réduction des déchets.
De puissants lobbys industriels sont en train de verrouiller l’avenir, avec la complicité des élus.
Ce qui se joue en ce moment nous engage pour les 30 à 40 prochaines années, avec des investissements aux coûts colossaux, dans des usines très polluantes et particulièrement climaticides (émissions de GES et autres gaz, gaspillage monstrueux de ressources).
Pourtant, en matière de déchets, ménagers et autres, la toute première priorité affichée à tous les niveaux, européen, national, régional, local, par les institutions et même par les entreprises, dans les textes et dans la communication, c’est la réduction des déchets, par la prévention ou le réemploi et secondairement le recyclage. Derrière cette incantation, que se passe-t-il en réalité ?
En quelques mots. La Bretagne compte 11 incinérateurs de déchets ménagers et assimilés qui ont tous démarré avant l’an 2000 (de 1971 à 1998). En parallèle, datant de la même époque (à une exception près), la Bretagne compte 8 centres d’enfouissement.
Actuellement, sous la poussée des industriels du déchet (Suez, Veolia, Guyot Environnement et leurs filiales) qui ont su faire évoluer en leur faveur le cadre réglementaire, on assiste :
- à l’éclosion de multiples projets de renouvellement de ces incinérateurs, avec agrandissement de leur capacité (travaux en cours à Rennes, enquête publique achevée à Taden, enquête à venir à Vitré, à Gueltas, à Ploufragan-Planguenoual…),
- au développement d’une nouvelle forme d’incinération au travers d’usines qui broient des déchets pour produire des CSR (Combustibles Solides de Récupération), lesquels sont ensuite brûlés dans des «chaudières » (Après Ploufragan, Guipavas et Morlaix, projets à Brest, Morlaix, Créhen, Retiers…)
- à l’apparition des dernières nées du système : des usines de déconditionnement / hygiénisation qui désemballent les déchets organiques en les séparant de leur emballage de plastique (emballages individuels ou sacs poubelle) pour envoyer ces déchets organiques en méthanisation (4 en fonctionnement, 6 en projets…).
Quand on sait que le plus souvent ces usines doivent fonctionner à hauteur de leur capacité nominale, faute de quoi la collectivité paye à l’industriel délégataire des pénalités financières, comment peut-on encore oser prétendre qu’on va, ou même qu’on peut aller, vers une réduction des déchets ? !
Les collectivités locales, Conseil Régional en tête, accompagne activement ce mouvement tant il est vrai qu’elles se laissent dicter leur politique déchets par des lobbys industriels attachés à développer un business juteux.
En agitant le leurre de la « valorisation énergétique », c’est la surconsommation d’emballages, plastiques et autres, et d’objets divers et variés (vêtements, meubles, jouets, etc…) qui est favorisée. « Consommez, surconsommez braves gens, nous va-lo-ri-sons vos déchets ! ».
Industrie du pétrole et industrie du déchet, mêmes intérêts. Total et Suez ou Veolia, main dans la main.
Vous trouverez ci-joint 3 documents :
- une fiche intitulée « Les dix péchés capitaux de l’incinération » (rédigée sur un idée de JPLL, pilote comité déchets ERB)
- La déposition de Glaz Natur à l’enquête publique sur le projet d’incinérateur de Taden (passant de 86 000 t à 150 000 t/an de déchets brulés) qui s’est achevée le 15 novembre.
- L’article à ce sujet paru dans Ouest-France le 28 novembre (point presse Glaz Natur et Eua et Rivières de Bretagne).
Tous les équipements industriels coûteux/sophistiqués de traitement des déchets sont en train de se mettre en place pour conforter/sanctuariser la gabegie de la surproduction et surconsommation de ressources et d’énergie. L’enjeu est colossal et tout à fait central : si nous n ‘enfonçons pas un coin dans ce système, nous allons en être prisonniers pour très longtemps.
Contribution _Glaz-Natur_Enquete-publique_Incinerateur_Taden_15nov2024
Les dix péchés capitaux des projets d’incinérateurs
Les 10 péchés capitaux des projets d’incinérateurs
Les constructions ou agrandissements en cours ou en projet en 2024
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– font obstacle à la réduction des déchets pour des dizaines d’années, car rentabilité industrielle oblige, il faut contractuellement les alimenter à la hauteur prévue ;
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– sont dimensionnés sans tenir compte ni de l’obligation de trier et d’éviter les biodéchets (matières organiques) dans les OMR (Ordures Ménagères Résiduelles), ni de l’extension des tarifications incitatives qui poussent les usagers à diminuer la poubelle des OMR ;
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– d’un coût gigantesque pour la collectivité, ils ne peuvent se développer que grâce au lobbying puissant des industriels, Suez et Veolia notamment, qui ont obtenu une taxation dissuasive sur l’enfouissement des déchets (TGAP : Taxe Générale sur les activités polluantes), taxation différenciée contraire à l’esprit des directives européennes ;
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– sont favorisés, en Bretagne notamment, par une interprétation erronée des textes
réglementaires sur l’enfouissement ;
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– sont un pari sur un avenir incertain du point de vue des financements et taxes (ex : taxe carbone ignorée), en particulier au niveau européen ;
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– génèrent des pollutions de l’air, de l’eau et des sols qui sont gravement minimisées, voire pas évaluées du tout (des milliers de molécules, PFAS par ex., non prises en compte en sortie de cheminée, des tonnages considérables de mâchefers très toxiques disséminés dans la nature sans contrôle…) ;
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– sous couvert du leurre de la « valorisation énergétique » ne produisent que très peu d’énergie, dont une partie non négligeable est d’ailleurs auto-consommée ;
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– ce bilan est même négatif si l’on compare une énergie produite qui est infime par rapport à toute l’énergie grise qu’il a fallu pour produire les objets brulés ;
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– ont un bilan carbone catastrophique, du même ordre de grandeur que celui d’une centrale électrique à gaz fossile ;
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– Les incinérateurs sont un puissant soutien à l’industrie des plastiques dont la surproduction à base d’énergies fossiles continue de croître de façon exponentielle :
« Consommez, surconsommez, nous va-lo-ri-sons vos déchets », au nom du mensonge du recyclage et de l’économie circulaire. Ces « aspirateurs à déchets » entretiennent le pillage-gaspillage de ressources planétaires limitées.
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Compléments :
- A noter que la démocratie régresse ! ! !
Désormais, dès que l’enquête publique est terminée, l’accès au dossier du projet et aux dépositions est coupé !
Le lien qui figure dans la déposition est donc inutile. - Mercredi 4 décembre à 18h15 à la salle Horizon à PLEDRAN, Saint-Brieuc Agglo organise une REUNION PUBLIQUE D’INFO sur la mise en place sur son territoire de la TEOMI (Taxe d’enlèvement d’ordure Ménagères Incitative). SBAA a fait ce choix alors que la redevance incitative est beaucoup plus efficace que la taxe incitative pour améliorer le tri (- 41 % d’ordures résiduelles avec la redevance, – 8 % en moyenne avec la taxe, selon l’ADEME).
- Ceci étant dit, sur ce que deviennent les déchets triés, mis dans la poubelle jaune, ne pas manquer l’émission sur « l’enfumage du recyclage », France Inter « La terre au carré » du 7 novembre 2024, intitulée : « Recyclage : le grand mensonge de la filière plastique »
Recyclage : le grand mensonge de la filière plastique | France Inter
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