Paquet Omnibus VII de la Commission Européenne : scientifiques et professionnels de santé interpellent le premier ministre

Paquet Omnibus VII de la Commission Européenne : scientifiques et professionnels de santé interpellent le premier ministre

Comme lors de l’examen du projet de Loi Duplomb, des scientifiques, des soignants et des soignantes s’alarment dans une lettre ouverte au premier ministre. Sous couvert de simplification de la réglementation européenne concernant les pesticides, nous assistons à une vague de déréglementation et de mise à l’écart des données scientifiques censées fonder les autorisations de mises sur le marché des pesticides (AMM).Nous le redisons avec force : les données scientifiques, médicales et économiques convergent pour justifier au contraire un renforcement du rôle des agences sanitaires, un renforcement des protections contre les effets toxiques avérés des pesticides et, plus largement, un soutien aux alternatives aux pesticides. Malgré une sous-évaluation notoire des effet cocktails ou des effets sub-létaux sur les pollinisateurs, les données s’accumulent pour documenter les effets dramatiques des pesticides sur la biodiversité, l’équilibre des milieux, et sur la santé humaine (cancers, maladies neurodégénératives, atteinte du système reproducteur, contamination intra-utérine…).
Elles nous obligent à tous les efforts pour permettre aux agriculteurs de changer de modèle.Si le projet de la DG Santé de la Commission Européenne était adopté, à savoir la suppression des renouvellements d’autorisations, donc des réévaluations, pour la grande majorité des pesticides, c’est exactement la direction inverse qui serait prise. Cela diminuerait de fait la capacité des agences à encadrer la mise sur le marché des pesticides et à surveiller leurs effets environnementaux et sanitaires. Nous assisterions à un retour plus de 30 années en arrière !Les 2300 scientifiques, soignants et soignantes signataires de cette lettre demandent que le gouvernement français, les parlementaires nationaux et européens mettent tout en œuvre pour s’opposer à cette proposition. Ils doivent aussi renforcer le rôle et l’indépendance de notre agence sanitaire, l’Anses, fragilisée depuis l’adoption de la Loi Duplomb.Etant donnée l’urgence de la situation (le projet de la Commission devant être entériné mi-décembre) nous demandons un RV avec le premier ministre.

Contacts presse :

Laurence HUC, Directrice de recherche INRAE : 06 76 91 59 41
Sylvie NONY, Historienne des sciences, Secrets Toxiques : 06 51 55 96 07
Pierre – Michel PERINAUD, Président d’Alerte médicale sur les pesticides (AMLP) : 06 31 23 66 72 Marc-André SELOSSE, Professeur du Muséum national d’Histoire naturelle : (+33) 607 12 34 18
Djéné DIANE, attachée de presse / chargée de communication institutionnelle : 06 09 17 35 59

Paquet Omnibus VII de la Commission Européenne

https://www.medecinsdumonde.org/actualite/paquet-omnibus-vii-de-la-commission-europeenne-scientifiques-et-professionnels-de-sante-interpellent-le-premier-ministre/

https://www.franceinfo.fr/monde/europe/union-europeenne/pesticides-plus-de-2-300-medecins-et-scientifiques-interpellent-sebastien-lecornu-sur-la-dereglementation-en-cours-au-niveau-europeen-et-francais_7665592.html

https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/12/08/pres-de-2-300-medecins-soignants-et-scientifiques-interpellent-les-parlementaires-et-le-gouvernement-sur-le-risque-de-deregulation-des-pesticides-en-europe_6656512_3244.html

https://www.ouest-france.fr/environnement/pesticides/pesticides-plus-de-2-300-medecins-et-scientifiques-denoncent-un-projet-de-reglementation-europeen-b1ab50f6-d435-11f0-9e33-11f0fa5dcfce

https://secretstoxiques.fr/2025/12/09/2300-medecins-et-scientifiques-ont-signe-la-tribune-omnibus/

Secrets Toxiques Tour de France dans le Finistère : preogramme

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OMNIBUS VII en quelques mots :

Un des Prétextes : « améliorer la compétitivité des agriculteurs » et « réduire la charge administrative des Etats « 

Un des Moyens : suppression du réexamen systématique de toutes les substances pesticides.

Changements potentiels :
Aujourd’hui, la réglementation prévoit d’accorder des autorisations de mise sur le marché pour une durée limitée en général à dix ou quinze ans et de réévaluer les substances, au bout de cette période d’autorisation, à la lumière des nouvelles connaissances scientifiques disponibles.

Mais
Avec OMNIBUS VII
Les substances identifiées, « candidates à la substitution » en raison de leur toxicité, ne seraient pas visées par cette modification et devraient donc toujours se plier à un réexamen systématique pour rester sur le marché.
Les autres substances – c’est à dire la majeure partie- seraient dispensées de réévaluation !!!
Et si elles n’avaient pas été ré évaluées, des molécules toxiques comme des organophosphorés, associés au troubles du neuro-
développement, par exemple, ou le chlordécone seraient toujours utilisées et continueraient à empoisonner tout le vivant…

 

 

Procès de l’agro-industrie, le 15 décembre à Lorient !

Une journée incroyable se prépare à Lorient, une date voulue et attendue depuis 4 ans pour faire le procès de l’agro-industrie.

Le village militant ouvre dès 8h30 ⏱ et se tient toute la journée jusqu’à la clôture de l’audience en soirée.

Dans la salle d’audience nos 3 avocats avec qui nous travaillons depuis des mois vont plaider et porter haut nos paroles et justifier notre légitimité à agir ✊. Les 12 personnes seront amenées à faire leurs déclarations. Une série de témoins viendront à la barre apporter leurs expériences et leurs constats.

📝 Dans la salle, des scripts et des dessinateurs-trices feront une retranscription des échanges.✏

Tout au long de la journée, à l’extérieur du tribunal se tiendront 🎤 des points d’étape du procès, des prises de paroles, des témoignages. On vous accueille aux différents stands du village pour discuter, chanter, jouer, manger, se réchauffer et militer !

Ceux qui doivent être jugés sont ceux qui nuisent à notre santé et à l’environnement et non ceux et celles qui les dénoncent !

 

 

 

 

 

 

🪧 Préparez votre venue ! faite passer l’info, affiches et flyers disponibles sur notre page de kit de com

Merci à vous toutes et tous qui soutenez cette lutte !

 

Lire cet article sur le site de Bretagne Contre Les Fermes Usines :

https://bretagne-contre-les-fermes-usines.fr/le-proces-de-lagro-industrie-au-tribunal-de-lorient-le-15-decembre/

Projection débat Film Secrets Toxiques : Le Faouet (56) – 11 décembre

Secrets Toxiques

Rendez vous le 11 décembre 2025 – 20 h 30

au cinéma Ellé du Faouët (56)
rue de la Corderie, 56320 Le Faouët

Projection débat du film Secrets Toxiques

 

En présence de

Isabelle GEORGES – secrétaire du CA de Secrets Toxiques et membre de la direction collégiale de PIG BZH
Annick LE MENTEC – coordinatrice du CSVPO

https://secretstoxiques.fr/projections-du-film-secrets-toxiques/

Secrets Toxiques Tour de France dans le Finistère : preogramme

Glyphosate : les études garantes de sa fiabilité étaient frauduleuses

https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/12/03/glyphosate-l-une-des-plus-influentes-etudes-garantes-de-la-surete-de-l-herbicide-retractee-vingt-cinq-ans-apres-sa-publication_6655817_3244.html

25 ans après sa publication : une des plus influentes études garantes de la sûreté du Glyphosate est désavouée

Cette étude de 2000 qui concluait à la sûreté du glyphosate, largement citée depuis lors, vient d’être officiellement désavouée par la revue qui l’avait publiée.
Les scientifiques signataires sont suspectés d’avoir reproduit un texte préparé par des cadres de Monsanto.

Étude retirée des archives de la revue qui l’avait publiée

Dans une notice de rétractation du vendredi 28 novembre, la revue Regulatory Toxicology and Pharmacology a annoncé que l’étude, datée d’avril 2000 et qui concluait à la sûreté du célèbre herbicide, est retirée de ses archives.

Il s’agit de l’un des articles de recherche les plus influents jamais publiés sur le potentiel cancérogène du glyphosate.

En fait, les réels auteurs de l’article ne seraient pas ses signataires – Gary M. Williams (New York Medical College), Robert Kroes (Ritox, université d’Utrecht, Pays-Bas) et Ian C. Munro (Intertek Cantox, Canada) –, mais plutôt des cadres de la société MONSANTO …

Cette pratique, baptisée « ghostwriting » (littéralement « écriture fantôme »), est considérée comme une forme de fraude scientifique.
Elle consiste, pour certaines firmes, à rémunérer des chercheurs afin qu’ils acceptent de signer des articles de recherche dont ils ne sont pas les auteurs. La motivation est simple : lorsqu’une étude s’avère favorable à un pesticide ou à un médicament, elle apparaît bien plus crédible si elle n’est pas signée par des scientifiques de la société qui le commercialise.

Avec des mots prudents, Martin van den Berg, coéditeur en chef de Regulatory Toxicology and Pharmacology, rappelle que « des employés de Monsanto ont pu contribuer à la rédaction de l’article sans être dûment crédités comme coauteurs »« Ce manque de transparence soulève de sérieuses questions éthiques sur l’indépendance et la responsabilité des auteurs, ainsi que sur l’intégrité scientifique des études de cancérogénicité présentées », écrit-il. D’autres manquements sont indiqués, en particulier l’absence de mention de la rémunération des auteurs par Monsanto. « Cette rémunération potentielle soulève d’importantes questions d’éthique et remet en cause l’objectivité académique apparente des auteurs dans cette publication », ajoute M. van den Berg.

Soupçons sans équivoque depuis 2017

Les conclusions sont sujettes à caution. L’article rétracté était supposé être une synthèse de l’ensemble des données pertinentes disponibles sur la sûreté du glyphosate, mais les auteurs n’y ont « pas inclus plusieurs études de toxicité chronique et de cancérogénicité », relève M. van den Berg. « Les raisons de cette omission restent inconnues, ce qui remet en question l’objectivité générale des conclusions présentées. » Le dernier des trois signataires encore en vie, Gary M. Williams, professeur émérite au New York Medical College, n’a pas répondu aux sollicitations de la revue ni à celles du Monde.

Les soupçons de ghostwriting pesant sur l’article de M. Williams et ses cosignataires sont sans équivoques. En 2017, dans l’un des volets de son enquête sur les « Monsanto Papers », Le Monde rapportait que les cadres de Monsanto échangeaient par courriels, en 2015, sur la conduite à tenir pour produire de nouvelles synthèses destinées à attester de la sûreté du glyphosate dans la littérature scientifique. Il s’agissait alors de convaincre les agences réglementaires. L’un des hauts responsables de la firme recommandait à ses collègues de recourir à du ghostwriting, en sollicitant des chercheurs indépendants qui « n’auraient plus qu’à éditer et écrire leur nom, pour ainsi dire », sur un texte prérédigé. Il citait sans ambages un précédent : « Rappelez-vous que c’est comme ça qu’on avait géré le papier de [Gary] Williams, [Robert] Kroes et [Ian] Munro en 2000. » M. Williams a cependant toujours affirmé avoir rédigé sa partie du texte.

Article de caractère frauduleux, mais toujours cité actuellement

Pourquoi, alors que ces documents ont été rendus publics par la presse en 2017, a-t-il fallu attendre huit ans pour voir l’article en question rétracté ? Interrogé, M. van den Berg explique que cette situation lui était inconnue jusqu’à la publication, en septembre, d’un article des historiens des sciences Alexander Kaurov (université Victoria de Wellington, Nouvelle-Zélande) et Naomi Oreskes (université Harvard) dans la revue Environmental Science and Policy. Les deux chercheurs y analysaient la destinée de la synthèse signée de MM. Williams, Kroes et Munro, après que son caractère frauduleux avait été rendu public : il a continué à être cité dans la littérature scientifique à l’appui de l’innocuité du glyphosate. Il était encore mentionné, le 20 novembre, dans une étude publiée par Scientific Reports.
M. Kaurov et Mme Oreskes relevaient l’influence persistante de l’article sur la littérature scientifique, mais aussi sur le débat public et la réglementation. « Il figure parmi les 0,1 % des articles les plus cités traitant du glyphosate », écrivent les deux historiens. « Nos conclusions soulignent la nécessité de mettre en place des politiques plus strictes dans les revues scientifiques afin de filtrer et de retirer les articles rédigés par des ghostwriters, concluaient-ils. Et ce afin de préserver l’intégrité de la science et la santé publique. » Comme le note M. van den Berg, l’article rétracté a eu « un impact considérable sur les décisions réglementaires sur le glyphosate et le Roundup pendant des décennies ». Selon un décompte du Monde, il est cité à une quarantaine de reprises dans le rapport d’expertise européen de 2015 qui a conduit à la réautorisation de l’herbicide en 2017.

Lire aussi |  Article réservé à nos abonnés  Glyphosate : révélations sur les failles de l’expertise européenne

 

La marrante, elle résiste !

Maladie professionnelle suite à exposition aux pesticides : NUTREA / Triskalia devra indemniser son ancien salarié

Claude Le Guyader a obtenu gain de cause devant la Cour d’Appel de Rennes.
Son ancien employeur, Nutréa / Triskalia devra lui payer 24000 € (et non pas 15000 comme proposé par nutréa, filiale de Triskalia)

Marathon judiciaire

Claude Le Guyader a du en passer par
–> Une plainte auprès du conseil des Prud’hommes en 2019 contre Nutréa pour un licenciement abusif intervenu en 2013, jugée par le TA : condamnation de Triskalia
https://www.letelegramme.fr/cotes-d-armor/plouisy-22200/span-classamorcepesticides-spannutrea-condamnee-a-indemniser-deux-salaries-3547447.php

–> Après le conseil des prud’hommes en octobre 2019, c’est au tour du tribunal des affaires sociales (TASS) de Saint-Brieuc de statuer sur l’affaire qui oppose Claude Le Guyader et son ancien employeur, l’entreprise Nutréa, spécialisé dans la nutrition animale.
Cette fois, le TASS devait statuer sur la faute inexcusable de l’employeur avec un enjeu pécuniaire important à la clef en répondant à cette question : Claude Le Guyader a-t-il été intoxiqué aux pesticides alors qu’il travaillait pour l’entreprise Nutréa, entre 1986 et 2013 ?
https://www.letelegramme.fr/cotes-d-armor/plouisy-22200/pesticides-un-salarie-de-nutrea-plaide-son-intoxication-video-160639.php

–> appel au jugement de décembre 2020 (le tribunal des affaires de Sécurité sociale (TASS) avait débouté Claude Le Guyader, ex-salarié de la coopérative Nutréa-Triskalia (devenue Eureden), qui voulait faire reconnaître la faute inexcusable de son ancien employeur après avoir été empoisonné aux pesticides sur son lieu de travail en 2009).

Cette fois ci, la Cour d’Appel de Rennes accorde près de 24000 € à Mr Le Guyader.

15 novembre 2025, la Cour d’Appel de Rennes donne raison à Claude Le Guyader, en imputant sa maladie était la résultante d’une

« faute inexcusable de l’employeur »

https://www.letelegramme.fr/bretagne/victoire-judiciaire-pour-lancien-salarie-de-triskalia-qui-avait-ete-expose-aux-pesticides-a-plouisy-6936162.php

https://france3-regions.franceinfo.fr/bretagne/cotes-d-armor/guingamp/l-ancien-salarie-de-triskalia-qui-avait-ete-expose-aux-pesticides-a-plouisy-touchera-24-000-euros-de-son-ex-employeur-3256513.html

Le combat judiciaire continue

Les juges ont ordonné un complément d’expertise pour établir le « déficit fonctionnel permanent » dont reste atteint Claude Guyader, ce qui pourrait lui ouvrir droit à une indemnisation supplémentaire.
Son ancien employeur devra au passage lui verser 4.000 € pour ses frais de justice.

CSVPO-pesticides

Pressions du ministère de l’agriculture sur le rapport pesticides du HCSP : lettre ouverte au 1er ministre

https://secretstoxiques.fr/2025/11/06/lettre-ouverte-a-monsieur-le-premier-ministre-sebastien-lecornu/

PIG BZH est signataire de la lettre ouverte au 1er ministre, initiée par Secrets Toxiques

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Rappel des faits :

Pesticides et santé : des scientifiques dénoncent l’édulcoration d’un rapport du Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan

Quatre des huit membres du conseil scientifique chargé de superviser le document ont signé un commentaire critique soulignant leurs désaccords sur des amendements, notamment obtenus par le ministère de l’agriculture.

Par 

https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/10/30/pesticides-et-sante-tensions-au-haut-commissariat-a-la-strategie-et-au-plan-autour-d-un-rapport-commande-par-les-deputes_6650308_3244.html

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Secrets Toxiques

LETTRE OUVERTE  (SECRETS TOXIQUES)

Objet : Urgence d’une politique indépendante et cohérente sur les pesticides, la santé publique et l’eau potable

Monsieur le Premier Ministre,

Nous vous écrivons avec gravité à la suite des révélations publiées par Le Monde, selon lesquelles le ministère de l’Agriculture aurait exercé des pressions sur la rédaction du volet consacré aux pesticides dans le rapport du Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan (HCSP).
Ces interventions, visant à édulcorer ou retarder la publication de conclusions scientifiques gênantes, sont extrêmement préoccupantes.
Elles portent atteinte à la crédibilité des institutions publiques, au droit des citoyens à une information indépendante et à la sécurité sanitaire nationale.

Il ne s’agit pas d’un simple différend administratif. C’est un signal d’alerte politique.
Lorsqu’un ministère chargé de l’agriculture interfère dans l’évaluation des risques sanitaires des pesticides, il devient juge et partie, et met en péril la santé publique.
Dans ce contexte, le maintien de la ministre actuelle, après de telles accusations, affaiblit la confiance du public et empêche la mise en œuvre d’une politique de transition agricole crédible.
Nous demandons donc son remplacement immédiat par une personnalité indépendante, compétente et résolument engagée pour la transparence et la santé environnementale.

Un désastre sanitaire et financier sous-estimé
Les chiffres disponibles dressent un constat accablant :
– Les coûts cachés liés aux pesticides (santé, dépollution, perte de biodiversité)
s’élèvent à minima à 370 millions d’euros et potentiellement jusqu’à 8,2 milliards d’euros par an en France, dont 260 millions pour le traitement de l’eau potable [1]
– L’expertise INSERM (2021) a mis en évidence des liens forts ou moyens entre l’exposition aux pesticides et 16 pathologies graves, dont plusieurs cancers, maladies neurodégénératives et troubles de la reproduction.
– Les agriculteurs exposés présentent un risque accru de +47 % de lymphomes plasmocytaires et +25 % de myélomes.
– À l’échelle nationale, le nombre de cancers a presque doublé depuis 1990, avec une progression plus forte chez les femmes et les jeunes adultes.

Ces données illustrent la contradiction entre un discours officiel de réduction des pesticides et la réalité d’un système sous influence, où les arbitrages ministériels privilégient encore les intérêts industriels au détriment de la santé publique.

L’eau potable est la première victime silencieuse. Les contrôles de qualité montrent que plus d’un tiers des points de captage en France présentent des traces de pesticides ou de leurs métabolites au-delà des seuils réglementaires.
Certaines molécules interdites depuis plus de dix ans, comme l’atrazine, continuent de polluer les nappes phréatiques.
Le coût de la dépollution est exorbitant, mais la pollution, elle, reste légalement tolérée tant que les traitements permettent de “corriger” l’eau avant sa distribution.
Cette logique est intenable : il faut prévenir la contamination à la source, pas seulement la traiter à la sortie du robinet.
La situation exige un sursaut politique et moral. Nous vous demandons :

. Le remplacement de la ministre de l’Agriculture, afin de garantir l’indépendance de la politique publique sur les pesticides.
. La publication intégrale et sans censure du rapport du HCSP, avec les noms des experts consultés et les corrections demandées par le ministère.
. La réorientation des aides de la PAC pour un financement fort et engagé dans la transition agro-écologique
. L’intégration, dans la loi de financement de la sécurité sociale, d’un compte spécifique retraçant les coûts des pathologies environnementales afin d’en mesurer le poids réel.

Le courage politique ne consiste pas à temporiser, mais à protéger la population quand les faits sont établis.
La France ne peut plus ignorer le coût humain et financier d’une dépendance aux pesticides qui ruine notre santé, notre eau et notre modèle social.

Nous appelons votre gouvernement à faire preuve de transparence, d’indépendance et de responsabilité en plaçant la santé publique au-dessus des intérêts économiques sectoriels.

Dans l’attente d’une réponse claire à cette demande, nous vous prions de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’expression de notre très haute considération

[1] https://www.frontiersin.org/journals/sustainable-food-systems/articles/10.3389/fsufs.2022.1027583/full

Philippe Piard et Dominique Masset, Co-présidents de Secrets Toxiques

François Veillerette, Porte Parole de Générations Futures

Mathilde Filée, Nature & Progrès

Michel Besnard, Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’ouest

Pierre-Michel Perinaud Président de Alerte des médecins sur les pesticides

Béatrice Robrolle, Terre d’abeilles

Noelle Dhorne, Co-présidente d’Arthropologia

Jacqueline Collard, SERA

Pascale Poupin, SOS MCS

Anne-Marie Marchetto, Nature et Progrès Lorraine Alsace

Jeremy Coca, Nature & Progrès Tarn

Gilles Bas, co/président de Nature et Progrès Ardèche

Le collège solidaire de Vigilance OGM 46

Charles Duringer, Isabelle Georges, Jil Quillevere, Patrick Pichon, Mélanie Ulliac, Pisseurs et Pisseuses Involontaires de Glyphosate Bretons

Pierre Dieulafait, Écologie pour Le Havre

co-directeurs : Alain Aupeix, Laurent Casagrande, Philippe Cruzel, Michel Delannoy, Claude Mirandola

François Gillet, Collectif Citoyens Lotois

John Philipot, ANPER-TOS

Jacques Taburet, Nous Voulons des Coquelicots Grand Châtellerault

Jean-Jacques Mabilat, Coquelicots de Paris

Anne PAN, Les Coquelicots du Vaurais

Nathan Gil, Coquelicots de Mouans-Sartoux

Henri Plandé, Alerte Pesticides Haute Gironde

Bernard Astruc, Bio Consomacteurs Réunion

Secrets Toxiques Tour de France dans le Finistère : preogramme

La marrante, elle résiste !

Rendez-vous le 15-12 à Lorient pour le Procès de l’agro-industrie = procès des 12 de St Gérand

En mars 2022, à Saint-Gérand (56), 50 citoyen·nes ont mené une action de désobéissance civile non-violente pour alerter sur les conséquences désastreuses de l’agro-industrie bretonne : pollution de l’eau, destruction des sols, dévalorisation sociale des métiers de l’agriculture, déforestation, prolifération des algues vertes, contamination par les pesticides, …

 

 

 

 

Trois ans plus tard, 12 d’entre elleux passeront en procès.
Leur action symbolique visait à dénoncer un modèle agricole mortifère et à appeler à une véritable transition agro-écologique.

 

 

Face à eux : la FNSEA, des coopératives et grandes entreprises de l’agro-industrie. Ce procès ne doit pas être celui des 12 militant·es, mais celui du système qui détruit le vivant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

📅 Rendez-vous le 15 décembre 2025 au tribunal de Lorient.

 

 

 

 

💶 Participe à la caisse de solidarité

 

 

✊ Pour soutenir :
🔗 Relaye cette publication
📍 Viens à Lorient le 15/12

 

 

Faisons du procès des 12, le procès de l’agro-industrie !

 

 

Lire cet article sur le site de BCLFU :

https://bretagne-contre-les-fermes-usines.fr/le-proces-des-12-lorient-15-decembre-2025/

 

 

Urgence d’une politique indépendante et cohérente sur les pesticides, la santé publique et l’eau potable : lettre ouverte à Lecornu

Secrets Toxiques Tour de France dans le Finistère : preogramme

Lettre ouverte à Monsieur le Premier ministre Sébastien Lecornu

Objet : Urgence d’une politique indépendante et cohérente sur les pesticides, la santé publique et l’eau potable


Monsieur le Premier Ministre,

Nous vous écrivons avec gravité à la suite des révélations publiées par Le Monde, selon lesquelles le ministère de l’Agriculture aurait exercé des pressions sur la rédaction du volet consacré aux pesticides dans le rapport du Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan (HCSP).
Ces interventions, visant à édulcorer ou retarder la publication de conclusions scientifiques gênantes, sont extrêmement préoccupantes.
Elles portent atteinte à la crédibilité des institutions publiques, au droit des citoyens à une information indépendante et à la sécurité sanitaire nationale.

Il ne s’agit pas d’un simple différend administratif. C’est un signal d’alerte politique.
Lorsqu’un ministère chargé de l’agriculture interfère dans l’évaluation des risques sanitaires des pesticides, il devient juge et partie, et met en péril la santé publique.
Dans ce contexte, le maintien de la ministre actuelle, après de telles accusations, affaiblit la confiance du public et empêche la mise en œuvre d’une politique de transition agricole crédible.
Nous demandons donc son remplacement immédiat par une personnalité indépendante, compétente et résolument engagée pour la transparence et la santé environnementale.

Un désastre sanitaire et financier sous-estimé
Les chiffres disponibles dressent un constat accablant :
– Les coûts sociaux liés aux pesticides (santé, dépollution, perte de biodiversité) s’élèvent à minima à 370 millions d’euros par an en France, dont 260 millions pour le traitement de l’eau potable, et potentiellement jusqu’à 8,2 milliards d’euros1
– L’expertise INSERM (2021) a mis en évidence des liens forts ou moyens entre l’exposition aux pesticides et 16 pathologies graves, dont plusieurs cancers, maladies neurodégénératives et troubles de la reproduction.
– Les agriculteurs exposés présentent un risque accru de +47 % de lymphomes plasmocytaires et +25 % de myélomes.
– À l’échelle nationale, le nombre de cancers a presque doublé depuis 1990, avec une progression plus forte chez les femmes et les jeunes adultes.

Ces données illustrent la contradiction entre un discours officiel de réduction des pesticides et la réalité d’un système sous influence, où les arbitrages ministériels privilégient encore les intérêts industriels au détriment de la santé publique.

L’eau potable est la première victime silencieuse. Les contrôles de qualité montrent que plus d’un tiers des points de captage en France présentent des traces de pesticides ou de leurs métabolites au-delà des seuils réglementaires.
Certaines molécules interdites depuis plus de dix ans, comme l’atrazine, continuent de polluer les nappes phréatiques.
Le coût de la dépollution est exorbitant, mais la pollution, elle, reste légalement tolérée tant que les traitements permettent de “corriger” l’eau avant sa distribution.
Cette logique est intenable : il faut prévenir la contamination à la source, pas seulement la traiter à la sortie du robinet.
La situation exige un sursaut politique et moral. Nous vous demandons :

. Le remplacement de la ministre de l’Agriculture, afin de garantir l’indépendance de la politique publique sur les pesticides.
. La publication intégrale et sans censure du rapport du HCSP, avec les noms des experts consultés et les corrections demandées par le ministère.
. La réorientation des aides de la PAC pour un financement fort et engagé dans la transition agro-écologique
. L’intégration, dans la loi de financement de la sécurité sociale, d’un compte spécifique retraçant les coûts des pathologies environnementales afin d’en mesurer le poids réel.

Le courage politique ne consiste pas à temporiser, mais à protéger la population quand les faits sont établis.
La France ne peut plus ignorer le coût humain et financier d’une dépendance aux pesticides qui ruine notre santé, notre eau et notre modèle social.

Nous appelons votre gouvernement à faire preuve de transparence, d’indépendance et de responsabilité en plaçant la santé publique au-dessus des intérêts économiques sectoriels.

Dans l’attente d’une réponse claire à cette demande, nous vous prions de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’expression de notre très haute considération

14 octobre : journée nationale de la qualité de l’air

De qui se moque t-on ???

Journée nationale de la qualité de l’air : les 20 départements les plus pollueurs et l’échec des politiques publiques de réduction des émissions d’ammoniac.

Chaque année, 40 000 personnes perdent la vie prématurément en France à cause des particules fines. Ce drame silencieux a un nom : l’ammoniac, ce gaz invisible issu de l’élevage industriel qui empoisonne notre air et nos corps. En se combinant à d’autres polluants, il forme des particules mortifères (PM2.5) responsables d’asthmes, de maladies cardiovasculaires et de cancers.
Et pourtant, rien ne change. En cette journée nationale de la qualité de l’air, alors que l’ammoniac est désormais la deuxième cause de mortalité évitable dans notre pays, RAFU dénonce la non régulation de l’élevage industriel, principal responsable des émissions d’ammoniac. Nous refusons que le droit de respirer un air sain soit sacrifié sur l’autel de l’agro-industrie. Il est temps d’agir : réguler, réduire, reconvertir.

40.000 décès par an liés aux particules fines: l’ammoniac, deuxième cause de mortalité évitable en France est un enjeu majeur de santé publique.

La qualité de l’air est un enjeu majeur de santé publique: 40.000 décès par an sont imputables aux particules fines. L’ammoniac est l’un des 3 contributeurs à la formation des particules fines responsables de l’asthme, d’allergies, de maladies respiratoires ou cardiovasculaires, et de cancers. Les oxydes d’azote émis par le trafic routier et le dioxyde d’azote lié au secteur du chauffage (charbon et fioul) sont également responsables. L’ammoniac est la deuxième cause de mortalité évitable dans le pays.

« La principale préoccupation sanitaire concernant l’ammoniac est son impact indirect en tant que précurseur de particules fines. Les particules fines (<2,5μm, PM2,5) sont les plus dangereuses, car elles pénètrent le plus profondément dans l’organisme, par les voies respiratoires puis dans le sang. Elles augmenteraient la fréquence de nombreuses pathologies : asthme, allergies, maladies respiratoires ou cardiovasculaires, cancers etc. Selon le SDES, la pollution de l’air est un enjeu majeur : en France, l’exposition aux particules fines de diamètre inférieur ou égal à 2,5 µm (PM2,5) serait responsable de 7 % de la mortalité totale de la population, soit près de 40 000 décès par an. En d’autres termes, selon l‘Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 40 000 personnes décéderaient prématurément chaque année des effets liées aux particules fines (Santé Publique France).

Pénétration des particules atmosphériques dans le système respiratoire selon leur taille

« Il n’y plus aucun doute scientifique : l’ammoniac est une source importante de particules très fines, les PM 2.5, elles-mêmes à l’origine d’une importante mortalité prématurée, pas tant liée aux maladies respiratoires qu’aux maladies cardio-vasculaires », martèle Jean-François Deleume, docteur en médecine, membre d’Eau et rivières de Bretagne, dans le cadre de l’enquête de Splann sur les émissions d’ammoniac. Les particules fines ont des conséquences mortifères très concrètes sur notre santé.

L’élevage industriel est le premier secteur responsable de la pollution de l’air en raison des émissions d’ammoniac.

Une analyse des émissions de particules fines en 2020 est extrêmement préoccupante: pour les particules fines PM2.5, la moyenne journalière de 15 μg/m3 ne doit pas être dépassée plus de 3 à 4 jours par an. Quant à la moyenne annuelle pour ces mêmes particules, elle ne doit pas dépasser 5 μg/m3. L’étude de Bretagne contre les Fermes Usines centrée sur la Bretagne, met en évidence que sur l’année 2020, les valeurs guide de l’OMS ont dépassées 62 fois à Lorient, 59 jours à Vannes, 53 jours à Rennes, 37 jours à Brest et 16 jours à Merléac, mettant la santé publique en grand danger.

La période du confinement de 2020 a mis en évidence la forte responsabilité du secteur agricole. L’année 2020 présente l’exceptionnelle occasion de distinguer l’origine des particules fines sur la Bretagne. Durant cette période, l’arrêt des transports routiers et les températures ambiantes exceptionnellement chaudes réduisant au minimum les chauffages avec chaudières ou poêles à bois a limité les sources de pollution de l’air aux déjections issues des élevages agricoles. Or, malgré cette limitation des secteurs du chauffage et du transport routier, les seuils ont été largement dépassés.

Plus de 97% des émissions d’ammoniac sont en effet d’origine agricole. Les images émises par les satellites européens observant ce polluant en temps réel depuis sept ans laissent peu de doute: en mars-avril, durant les périodes d’épandages de lisiers, de fumier et d’engrais de synthèse, les départements les plus touchés virent au rouge. Hamaoui-Laguel et al arrivaient déjà à la même conclusion en 2014: « Une contribution importante du nitrate d‘ammonium (NH4NO3) aux pics de particules fines est souvent observée au début du printemps, lors de périodes d‘épandage d‘effluents d‘élevage et de fertilisants .

L’ammoniac (NH₃) est en effet un gaz volatil produit par la décomposition de l’urée et des matières azotées présentes dans les déjections animales (urine, fientes, lisier, fumier).Quand les effluents (lisier ou fientes) sont stockés, manipulés ou épandus, l’azote qu’ils contiennent se transforme partiellement en ammoniac, qui s’échappe dans l’air. En termes chimiques et de manière simplifiée, l’urée des déjections animales se transforme en ammonium/azote ammoniacal (NH₄⁺) puis en ammoniac (NH₃, gaz).

Ammoniac : classement des 20 départements les plus pollueurs en ammoniac en France métropolitaine

En raison des conséquences mortifères pour la santé publique de l’ammoniac, il est urgent pour les législateurs de mieux réguler les émissions d’ammoniac afin d’améliorer considérablement la qualité de l’air. Pour cela, il faut mieux comprendre quelles filières agricoles sont particulièrement émettrices.

Les filières industrielles du porc et de la volaille sont largement responsables.

Comment les élevages industriels produisent-ils de l’ammoniac responsable des particules fines?

🐖 Le lisier de porc est un mélange liquide d’urine, de fèces, d’eau de lavage et d’aliments non digérés qui contient une grande quantité d’azote ammoniacal (NH₄⁺). Lors du stockage dans des fosses ou des lagunes), lors du nettoyage des bâtiments, et surtout quand le lisier est épandu sur les champs, et donc exposé à l’air et à la chaleur, l’azote ammoniacal se transforme en ammoniac gazeux (NH3), formant les particules fines.

🐔 Au sein des élevages de volailles (poulets, dinde…), le mécanisme d’émission de particules fines est un peu différent: les fientes sont extrêmement riches en azote, sous la forme d’acide urique. Dans les bâtiments, l’acide urique présent dans les fientes accumulées au sol se décompose en azote ammoniacal par l’action des bactéries puis une partie s’évapore sous la forme d’ammoniac gazeux. Les ventilations rejettent directement l’air chargé d’ammoniac vers l’extérieur, faisant des bâtiments une source directe d’ammoniac dans l’atmosphère. Les litières (mélange de paille, de copeaux et de fientes) sont ensuite stockées et épandus, émettant comme dans la filière porcine de l’ammoniac gazeux responsable des particules fines.

Les émissions de la filière porcine par département.

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Le Finistère reste le département le plus marqué par les émissions d’ammoniac liées à la filière porcine. Cela est directement lié à la surconcentration d’élevages industriels hors-sol de porcs en Finistère.

Les émissions de la filière volaille par département.

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Les Côtes d’Armor est le premier département émetteur d’ammoniac en France dans la filière volaille.

Des résultats alarmants.

Ces résultats sont alarmants à plus d’un titre, pour la santé humaine et l’environnement. Ils reflètent l’emprise structurelle de l’élevage industriel sur les politiques en France et la faillite de l’Etat à remplir son rôle de protection des populations et des écosystèmes. La Bretagne cumule les premières places dans les deux filières les plus polluantes en matière d’ammoniac. Nous pouvons noter également l’émergence d’un nombre croissant de départements concernés par de fortes émissions d’ammoniac.

La France s’est engagée à réduire ses émissions d’ammoniac… et pourtant les émissions d’ammoniac d’origine agricole des deux filières les plus émettrices sont en hausse.

Face à l’évidence de la nocivité des particules fines sur la santé publique, la France s’est engagée via le PREPA à réduire de 13 % ses émissions d’ammoniac entre 2005 et 2030. L’élevage industriel étant le secteur le plus productif en émission d’ammoniac, on pourrait s’attendre à ce que les niveaux d’émissions soient en baisse. Pourtant, ce n’est pas le cas.

Lorsque l’on regarde l’évolution des émissions entre 2018 et 2023 des filières porc et volailles, on ne note pas de baisse significative des émissions.

Les réponses de l’État inadaptées à la nécessité d’agir

La France a déjà été épinglée par l’Europe pour son manque de résultat dans son engagement à réduire les émissions d’ammoniac. Le 14 mai 2020, la Commission européenne a annoncé qu’elle allait engager une procédure d’infraction à l’encontre de la France pour transposition incorrecte de la directive 2016/2284 concernant la réduction des émissions nationales de certains polluants atmosphériques. [article CITEPA].

Les initiatives de l’État pour réduire les émissions d’ammoniac se limitent à quelques études. Celles-ci sont menées avec le concours d’acteurs sous l’influence directe de l’élevage industriel, sans les voix des contre-pouvoirs de la société civile. Exemple : Programme ABAA.

En renonçant à réguler le nombre d’élevages autorisés et à fixer des plafonds d’émission d’ammoniac, l’État ne remplit pas son rôle de garant de la protection des populations face à la pollution de l’air en France. Les préfectures ne respectent pas le code de l’environnement qui exige la prise en compte des effets cumulés (article 122-5 du Code de l’Environnement -« e » du 5° du paragraphe II). Sous la pression de l’agro-industrie, l’État fait des choix qui mettent en jeu la santé des populations et la qualité de l’environnement.

En cette journée nationale de la qualité de l’air, la coalition RAFU exige des politiques publiques efficaces pour diminuer les émissions d’ammoniac d’origine agricole.

Nous, citoyen.ne.s, exigeons que l’État prenne ses responsabilités :

La coalition RAFU exige que l’État prenne ses responsabilité par:

1. La mise en place d’un plan ambitieux pour réduire les émissions atmosphériques dangereuses :

régulation des élevages industriels, soutien aux pratiques agricoles durables, et réduction des intrants azotés:

une réglementation des émissions d’ammoniac par établissement (5t/an max pour les élevages) avec déclaration annuelle dès 1t/an et des contrôles réels et réguliers des ICPE

des mesures en continu des niveaux de pollutions de l’air par l’ammoniac

une transparence de l’information sur les sources et émissions d’ammoniac et sur les mesures des niveaux de pollution de l’air

2. La transparence totale dans la gestion des crises sanitaires liées à la pollution atmosphérique et aux particules fines

l’implantation de stations de mesures des particules fines plus nombreuses, notamment en milieu rural (3 par départements)

la publication du nombre de jours en dépassement des émissions de particules fines et des moyennes annuelles avec la valeur 5 µg/ m ³ en moyenne annuelle civile (valeur OMS),

La révision à 5 µg/ m ³ en moyenne annuelle civile de l’objectif de qualité du code de l’environnement aujourd’hui fixé au double : « Objectif de qualité : 10 µg/ m ³ en moyenne annuelle civile » (Article R221-1 du Code de l’environnement).

3. Une modification de la Politique d’Orientation Agricole, avec la mise en place:

d’un moratoire immédiat et strict sur les autorisations administratives d’extensions ou de créations d’élevages industriels ICPE

d’un objectif de réduction de 50% sur 5 ans du nombre des élevages industriels (premier palier)

d’un programme d’accompagnement à la reconversion pour les exploitants d’élevages industriels

d’un plan de développement et de soutien des filières d’élevages paysans et des solutions production-consommations territorialisées

d’une fiscalité pénalisante pour les élevages industriels nationaux et les produits et viandes importés d’élevages industriels.

 

Cet article est co-écrit avec RAFU, la coalition nationale des résistances aux fermes-usines

Lire cet article sur notre site :

[14 octobre] Journée nationale de la qualité de l’air : les 20 départements les plus pollueurs et l’échec des politiques publiques de réduction des émissions d’ammoniac.

à bientôt,

PestiRiv : enfin sortie le 15 septembre !

Mettre la charrue avant les boeufs, c’est bien ce qui vient de se passer avec le vote de la loi Duplomb avant la sortie de l’étude PestiRiv, censée éclairer le choix de nos « représentants » nationaux…

La loi duplomb a été votée le 8 juillet et l’étude PestiRiv a été débloquée des tiroirs d’un ministère le 15 septembre.
Il fallait bien qu’elle soit habillée politiquement, après que les résultats scientifiques aient été connus dès le mois de juin dernier…

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Communiqué de presse des associations  Alerte Médecins Pesticides (AMLP) et Alerte Pesticides Haute Gironde (APHG)

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Communiqué de presse PestiRiv

L’enquête Pestiriv paraît aujourd’hui, 12 ans après la première saisine de la Cellule de l’Institut de veille sanitaire sur une suspicion d’agrégat de cancers pédiatriques à Preignac en Sud-Gironde, 11 ans après l’affaire de Villeneuve de Blaye en Nord-Gironde, citées parmi les amonts de cette étude.

Grâce au signalement de l’association Alerte des Médecins sur Les Pesticides (AMLP) la saisine de la DGS pour Preignac a débouché sur l’étude Geocap-Agri. Au bout de 5 ans, celle-ci a révélé sur la base d’un travail statistique rigoureux, qu’il existe bien un sur-risque d’avoir une leucémie aigüe pour les enfants de moins de 15 ans lorsqu’ils vivent dans un environnement de vignes, et ce jusqu’à 1 km de distance.

Les mesures des AASQA sur la qualité de l’air comme celles d’ATMO-Nouvelle Aquitaine détectent déjà dans l’air de nos villes et de nos champs des concentrations de pesticides agricoles non négligeables. De nombreux prélèvements dans les cheveux des enfants ont déjà été réalisés près des vignes (dans le Médoc, à Léognan) ou près des grandes cultures en Charente-Maritime, à l’initiative de parents riverains, prélèvements qui ont confirmé une imprégnation généralisée.

Nous comprenons que le temps de la science soit long et nous souhaitons que priorité soir donnée à la rigueur scientifique. Il était donc important de mesurer cette exposition pour les riverains des parcelles, de la comparer à l’exposition domestique, en prenant en compte la distance, le moment de l’année … Les résultats de Pestiriv confirment ce que tout le monde sait : on est davantage exposé lorsqu’on habite près des vignes que lorsqu’on habite loin. La distance de 500 m mentionnée dans le rapport rend au passage dérisoires les distances d’épandage de 3, 5 ou 10 m. En outre, et c’est le fait majeur de l’étude, elle indique qu’en période d’épandage les enfants de 3 à 6 ans sont plus imprégnés que les adultes !

D’autres données scientifiques alertent sur le lien entre l’exposition aux pesticides et certaines maladies comme l’expertise collective de l’INSERM de 2021 ainsi que des préoccupations majeures sur les risques d’une contamination au moment de la vie in utéro.

Nous pensons qu’il est évident et urgent de mettre en rapport les données de GeoCap-Agri, cette expertise de l’INSERM, et les résultats de PestiRiv pour réfléchir à des mesures de prévention permettant de protéger efficacement les populations. Elles consistent a minima, à :

  • réduire de façon significative les pesticides à la source, en soutenant massivement l’agriculture bio (les plans Ecophyto successifs ont montré leur incapacité à opérer cette réduction)

  • décider de périmètres de protection suffisants autour des écoles, des lieux de vie, négociés avec les habitants et les agriculteurs, et des mesures dans l’élaboration des PLUi qui prévoient ces périmètres.

Si les pouvoirs publics veulent sincèrement se préoccuper de la santé des riverains, la communication en temps réel des produits épandus à la parcelle vers une base de données accessible aux chercheurs doit être rendue automatique. C’est un élément indispensable pour mener des études épidémiologiques sérieuses, comme l’ont encore réclamé près de 1300 chercheurs et médecins dans une lettre ouverte récemment.

De même la situation impose que l’évaluation de la toxicité à long terme des formulations complètes des pesticides (substances actives + tous les co-formulants), effets cocktails compris, soit faite comme l’impose le règlement européen 1107/2009, sur la base d’études scientifiques indépendantes. C’est ce que nos associations réclament avec la coalition Secrets Toxiques. C’est ce qu’a exigé la Cour administrative d’appel de Paris le 3/09/25 : elle demande à l’État de mettre en oeuvre une évaluation des risques présentés

par les produits « à la lumière du dernier état des connaissances scientifiques », et de procéder, « au réexamen des autorisations de mises sur le marché déjà délivrées et pour lesquelles la méthodologie d’évaluation n’aurait pas été conforme à ces exigences » !

Les riverains, pas plus que les agriculteurs, ne veulent être les cobayes des trous dans la raquette de l’évaluation des pesticides. C’est le même État français qui affirme n’autoriser la mise sur le marché que de produits « aux risques contrôlés » et qui dans le même temps indemnise les victimes des pesticides de plus en plus nombreuses (même si leur nombre est certainement très inférieur au nombre réel de cas).

Aujourd’hui les dépenses de santé, de protection de la biodiversité, d’épuration de l’eau potable liées aux pesticides coûtent des centaines de millions à la société1. Notre pays doit investir dans un vaste plan de conversion de notre agriculture vers un modèle agro-écologique qui garantisse la protection des écosystèmes et des humains et qui permette aux agriculteurs de vivre de leur travail.

Contacts APHG : Henri Plandé 06 13 11 25 00 et Sylvie Nony 06 51 55 96 07

Contacts AMLP : Pierre-Michel Périnaud 06 31 23 66 72 et Michel Campano 06 26 69 41 39