La Cour de justice de l’UE a émis un jugement sans précédent concernant l’évaluation des pesticides par les États membres de l’Union européenne. Elle a conclu que cette évaluation était illégale, mettant fin à une pratique courante qui consistait à ignorer les avancées scientifiques récentes au profit d’études industrielles datant de plusieurs décennies.
La Cour a souligné que les critères de sécurité applicables aux substances actives des pesticides devaient également s’appliquer aux formulations commerciales de ces produits. De plus, elle a rappelé que chaque État membre était responsable de ses propres autorisations nationales et ne pouvait pas simplement se fier à l’évaluation scientifique d’autres États membres.
Ce jugement découle de plaintes déposées par PAN Europe devant un tribunal néerlandais en 2019, contestant la réautorisation de certains pesticides tels que le Closer (sulfoxaflor), le Dagonis (difénoconazole) et le Pitcher (fludioxonil).
Dans toutes ces affaires, l’agence néerlandaise d’autorisation des pesticides (CTGB) n’avait pas pris en compte les données scientifiques les plus récentes dans son évaluation des risques liés à ces produits.
PAN Europe a également souligné le fait que les directives les plus récentes pour évaluer la perturbation endocrinienne ou la toxicité pour les abeilles n’avaient pas été prises en compte par le CTGB.
Les représentants de PAN Europe soulignent que malgré cet arrêt, la Commission européenne, en collaboration avec la Grèce et les Pays-Bas, avait continué à favoriser les intérêts de l’industrie agrochimique. Ils critiquent le fait que la Commission avait préconisé de ne pas tester les formulations de pesticides pour leurs propriétés de perturbation endocrinienne, en dépit de la clarté de la loi sur ce point.
La Cour précise également que les autorités réglementaires doivent utiliser les données scientifiques les plus récentes en l’absence de lignes directrices harmonisées.
Le cas du glyphosate est ici révélateur : l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait refusé de fournir une évaluation scientifique des effets nocifs du glyphosate sur le microbiote et la biodiversité en raison de l’absence de telles lignes directrices.
Cette décision arrive donc à point nommé dans le cadre de notre recours contre la réautorisation de cet herbicide !
La Cour a également indiqué que les États membres ne pouvaient pas se contenter d’adopter aveuglément l’évaluation scientifique réalisée par d’autres États membres. Les États membres doivent prendre en compte les connaissances scientifiques et techniques les plus récentes pour protéger efficacement la santé publique et l’environnement.
En outre, l’arrêt fait référence à une clause importante de l’arrêt de janvier 2023 sur les dérogations pour les pesticides interdits, soulignant que la protection de la santé humaine et animale ainsi que de l’environnement doit primer sur la protection des cultures.
Ceci rappelle l’importance du principe de précaution dans l’évaluation des pesticides, afin de garantir qu’ils n’ont pas d’effets néfastes sur la santé humaine.
–> L’arrêt confirme que les Etats Membres ont le devoir d’évaluer les produits
–> Il confirme également en particulier l’obligation d’étude des effets de perturbation endocrinienne des formulations
–> L’absence de guidelines et de méthodolgie “officielle” n’est pas une excuse, et la meilleure science disponible doit être utilisée
–> Sur la forme, il s’agit d’une réponse à des questions préjudicielles, donc la CJUE a livré son interprétation du règlement européen pour permettre à d’autres cours d’arbitrer des litiges concrets
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Les Faucheurs et Faucheuses Volontaires d’OGM Breton.ne.s l’avaient aussi bien dit le 3 juin 2023, lors d’une action dans les jardineries …
Agissons à notre échelle pour aider à faire passer une proposition de loi contre les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées, appelées aussi “polluants éternels” ou PFAS) !
Pour mémoire, les PFAS forment une famille de plusieurs milliers de molécules d’origine humaine, utilisées massivement depuis les années 1940 dans presque tous les pans de l’industrie ainsi qu’en tant que pesticides. Certains sont des perturbateurs endocriniens, d’autres sont directement liés à des cancers graves.
Le député écologiste Nicolas Thierry a présenté fin mars une proposition de loi visant à protéger la population des risques liés aux PFAS. C’est une opportunité immanquable pour la France d’éliminer progressivement les PFAS de notre quotidien et de notre environnement.
MOBILISATION
Il est possible de se mobiliser individuellement pour soutenir cette loi en faveur de l’interdiction des PFAS (polluants éternels) qui sera débattue le 4 avril en séance publique !
KIT d’action de Générations Futures
L’ONG Générations Futures a conçu un kit d’action clé en main grâce à la plateforme #shaketonpolitique, qui rendra votre participation très simple !
L’argumentaire, les données factuelles et la marche à suivre… Tout est détaillé sur cette page :
Il suffit de rechercher son département dans la barre de recherche, et de cliquer sur nos différents amis députés pour obtenir un mail type prêt à l’envoi !
La loi a évité un écrémage de son premier article pourtant fondamental pour préserver sa substance.
Le lobbying fait rage et rien n’est gagné : saturons leurs boîtes mail !
N’hésitez pas à jouer le jeu et à encourager la mobilisation dans vos réseaux.
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Plus d’infos
TOXIC BODIES
Pour aller plus loin dans la compréhension de cet énième scandale sanitaire, visionnez gratuitement le film Toxic Bodies de Camille Etienne, réalisé pour l’occasion :
Le 11 avril prochain aura lieu à Bruxelles un événement essentiel en ces temps difficiles pour la lutte contre l’empoisonnement du monde par les pesticides : les dirigeants de nombreuses mutuelles européennes se réunissent au Parlement européen, pour un colloque où elles se mobiliseront pour la santé et pour l’environnement après que plus de 30 d’entre elles représentant 18 millions d’européen·nes aient signé une tribune appelant à la mobilisation contre les effets néfastes des pesticides.
L’engagement des mutuelles de santé est un atout décisif dans la lutte contre l’empoisonnement par les pesticides. Avec votre participation, nous voulons faire de cette journée un moment historique pour construire les victoires futures
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Le programme de cette journée :
Colloque au Parlement Européen
De 14h à 16h
– Le colloque au Parlement européen : les organisations de défense de la santé, de l’environnement, et les syndicats sont invités à envoyer deux représentant·es en les inscrivant sur le formulaire en bas de ce mail
Goûter militant
A partir de 16h
Les participant·es à ces deux réunions se rassembleront Place du Luxembourg pour un goûter militant avec fanfare et prises de paroles. Votre organisation peut s’inscrire pour une prise de parole, de préférence en inscrivant une femme en tant qu’intervenante.
Attention : le temps étant restreint, nous ne pouvons garantir que chaque organisation présente pourra s’exprimer mais nous ferons le maximum.
Nos intervenants vous donnent rendez-vous le Jeudi 11 avril 2024 16h00
Place du Luxembourg face au Parlement Européen à Bruxelles (gare du Luxembourg) à l’occasion du Goûter Géant pour une prise de parole autour de l’agriculture du XXIème siècle agoécologique et paysanne :
Isabelle Georges – Administratrice de la campagne Secrets Toxiques
Il présentera le festival Nourrir Bruxelles et les réseaux agricoles et alimentaires à Bruxelles.
Isabelle Marchand – Membre du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’ouest et maman de Cloé intoxiquée par les pesticides. Soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest
Nicolas Van Nuffel – Président de la Coalition Climat Belge. KlimaatCoalitie
Mickaël Derangeon –Vice-président d’un syndicat d’alimentation en eau potable Franç ais, docteur en biologie cellulaire et physiologie.
Patricia Willocq – Founder and director at Stop Ecocide Belgium Stop Ecocide Belgium
Claude Gruffat Entrepreneur en Bio, co fondateur de Biocoop en France, Écologiste élu au Parlement européen depuis 4 ans. Lutte contre les pesticides et les OGM depuis 35 ans.
Gilles-Eric Séralini – Professeur de biologie et chercheur international travaillant sur les effets des polluants sur la santé, notamment les OGM et les pesticides.
Claude Rollin –Président du Conseil d’administration de la Mutualité Chrétienne Mutualité Chrétienne
Moment convivial entre associations et mutualistes
De 18h30 à 19h45
La Mutuelle Solidaris nous invite à un moment convivial entre associations et mutualistes, pour prendre contact et apprendre à se connaître, dans ses locaux au numéro 1 de la Place Saint Jean à Bruxelles (Sur inscription – voir ci-dessous)
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Nous vous invitons chaleureusement à venir nombreuses et nombreux à cette journée pour construire avec nos partenaires européens les mobilisations à venir !
Amenez également vos banderoles, drapeaux, flammes pour être visibles le jour J !
Merci de signaler par email à nathan.secretstoxiques@proton.me :
1. si votre organisation est intéressée
2. à combien vous viendrez, et si vous participerez au colloque, au café militant, au rassemblement Place du Luxembourg, à la rencontre à Solidaris ou à plusieurs de ces événements
3. Si vous souhaitez prendre la parole au rassemblement
4. si vous avez des bénévoles disponibles pour faire partie de l’encadrement du rassemblement et combien
5. si vous venez de France et que vous souhaitez covoiturer (conducteur ou passager), remplissez ce tableau (https://docs.google.com/spreadsheets/d/1Y0fAvxsHzILSVtE6hm_33gQaE1CI5NwqDu23YfK2jG8/edit#gid=0) pour être mis en relation avec de potentiel·les covoitureurs·euses
Nous espérons que nous serons nombreuses et nombreux pour cette importante journée, et dans l’attente nous vous adressons nos salutation militantes !
Le comité de mobilisation pour le 11 avril
Secrets Toxiques, La Mutuelle Familiale, Solidaris, Uni-Terre
Suspension du plan Ecophyto, grand bon en arrière ?
Que nenni, il n’y a qu’à compter autrement, évaluer le risque autrement !!!
Et envoyer le ministre faire la com pour servir les intérêts des lobbies de l’agrochimie…
Marc Fesneau, ministre de l’agriculture, au micro de France Culture, le 5 février.
«Aucune molécule ne va être réautorisée pendant cette pause ; aucun changement n’aura lieu sur les produits et molécules phytosanitaires» a promis le ministre, préférant parler d’un simple changement du mode de calcul de l’usage des insecticides et herbicides.
Alors parlons en, du nouveau mode de calcul :
le HRI1 : Indicateur de Risque Harmonisé 1
Générations Futures diffuse cette petite video pédagogique sur les nouveaux modes de calcul, le HRI1 (Indicateur de Risque Harmonisé 1) et les subterfuges utilisés pour faire croire à une réduction des pesticides
Oui, c’est bien une promesse de ministre …
Un mode de calcul rétroactif pour augmenter rétrospectivement la quantité de pesticides utilisée il y a des années et faire croire à une diminution aujourd’hui
Suite à la pause annoncée du plan Ecophyto par le 1er ministre, 13 mutuelles françaises publient ce Communiqué de presse, depuis le Sénat, à l’issue du colloque “amiante & pesticides” du 5 février dernier. 13 mutuelles, représentant plus de 3 millions de français
Lien vers la vidéo du discours prononcé par Martin Rieussec-Fournier au nom des 13 mutuelles, à l’attention du 1er ministre, au Sénat : https://www.youtube.com/watch?v=Dtmz1dmUb_c
Une nouvelle étude, chinoise, cette fois, confirme la toxicité des coformulants des herbicides à base de glyphosate.
Elle cite, dans ses références, 2 publications du Pr Gilles Eric Séralini, chercheur français qui avait déjà publié des résultats en ce sens dès 2013 et 2015.
Cette publication chinoise cite également les travaux du conseil scientifique de la Campagne Glyphosate France, dirigée par Daniel Grau.
Contexte de l’étude :
State Key Laboratory of Reproductive Medicine and Offspring Health, Nanjing Medical University, Nanjing 211166, China
Department of Epidemiology and Biostatistics, School of Public Health, Nanjing Medical University, Nanjing 211166, China
State Key Laboratory of Reproductive Medicine and Offspring Health, School of Public Health, Nanjing Medical University, Nanjing 211166, China
Received 6 December 2023, Revised 27 January 2024, Accepted 2 February 2024, Available online 3 February 2024, Version of Record 7 February 2024.
Abstract : Polyoxyethylene tallow amine and glyphosate exert different developmental toxicities on human pluripotent stem cells-derived heart organoid model
Résumé :
La polyoxyéthylène tallow amine et le glyphosate exercent des toxicités développementales différentes sur le modèle d’organoïde cardiaque dérivé de cellules souches pluripotentes humaines
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Résumé Le stade précoce du développement du cœur est très sensible à divers facteurs environnementaux.
Si l’utilisation de modèles animaux a permis d’identifier de nombreux facteurs de risque environnementaux, la variabilité entre les espèces et le faible rendement limitent leur potentiel translationnel.
Récemment, un type de structures cardiaques auto-assemblées, connues sous le nom d’organoïdes cardiaques humains (hHO), présente une cohérence biologique remarquable avec le cœur humain.
Cependant, la faisabilité des hHOs pour l’évaluation des facteurs de risque du développement cardiaque reste inexplorée.
Ici, nous nous sommes concentrés sur les effets sur le développement cardiaque des principaux composants des herbicides à base de glyphosate (GBH), les herbicides les plus largement utilisés, afin d’évaluer la fiabilité des hHO pour la prédiction d’une éventuelle toxicité cardiogénique.
Les GBH se sont avérés toxiques pour le développement cardiaque sur la base de multiples modèles animaux, mais le mécanisme reste inconnu. Nous avons constaté que la polyoxyéthylène tallow amine (POEA), l’agent tensioactif le plus courant dans les formulations de GBH, jouait un rôle dominant dans la toxicité des GBH pour le développement du cœur.
Bien qu’il y ait eu quelques différences dans les caractéristiques transcriptives, les cellules hHO exposées à la POEA seule et à la POEA et au glyphosate combinés ont souffert à la fois d’une perturbation de la contraction cardiaque et d’une perturbation de l’engagement dans les isoformes cardiomyocytaires.
En revanche, le glyphosate n’a provoqué qu’une légère hyperplasie épicardique.
Cette étude ne fait pas seulement la lumière sur le mécanisme toxique des GBH, mais sert également de démonstration méthodologique, montrant son efficacité dans la reconnaissance et l’évaluation des facteurs de risque environnementaux, et dans le décryptage des mécanismes toxiques.
Discussion Cette étude a utilisé des hHOs dérivées de HPSCs comme système modèle pour déchiffrer les effets des composants principaux des GBHs sur la cardiogenèse humaine. Comme la formulation commerciale des GBHs comprend divers ingrédients, l’exposition aux GBHs signifie un schéma d’exposition complexe et multifactoriel. Cependant, de nombreuses études se sont concentrées sur la toxicité du Gly ou des GBH. On sait peu de choses sur les autres composants, comme la POEA, l’adjuvant couramment ajouté aux GBH. Nos résultats n’ont pas seulement vérifié que la POEA contribuait le plus à la toxicité cardiaque des GBH.
Conclusion
En conclusion, en appliquant un nouveau modèle humanisé de hHOs, notre étude a décrypté les effets des principaux composants des GBHs sur le développement cardiaque humain et a distingué davantage la toxicité cardiaque unique de la POEA, l’adjuvant commun à la plupart des GBHs. Notre étude a non seulement vérifié que la POEA contribuait le plus aux lésions cardiaques induites par les GBH, mais elle a également mis en lumière le mécanisme toxique de la POEA et du Gly. Bien que le modèle que nous avons utilisé ici ne puisse pas reproduire entièrement le processus de cardiogenèse humaine,
Les malformations cardiaques congénitales, qui sont dues à un développement anormal du cœur ou des vaisseaux cardiaques, constituent les anomalies congénitales les plus répandues chez l’homme (Fahed et al., 2013 ; van der Linde et al., 2011). Outre les facteurs génétiques, il a été prouvé que les contaminants environnementaux étaient l’une des principales causes. Bien que l’application de modèles animaux complexes, tels que le poisson zèbre, la souris et le rat, ait permis d’identifier de nombreux facteurs de risque environnementaux cardiaques, la variabilité d’une espèce à l’autre et le faible débit limitent leur potentiel translationnel. De nouveaux modèles sont donc nécessaires pour modéliser la cardiogenèse humaine.
L’avènement des cellules souches pluripotentes humaines (hPSC), y compris les cellules souches embryonnaires humaines (hESC) et les cellules souches pluripotentes induites (hiPSC) (Takahashi et al., 2007 ; Thomson et al., 1998), a révolutionné les méthodes in vitro utilisées pour étudier les maladies et découvrir la médecine régénérative. Par rapport aux modèles animaux traditionnels, la différenciation des hPSC en cardiomyocytes (CM) présente une cohérence biologique remarquable avec le développement du cœur humain. Cependant, cet essai de différenciation en 2D ne peut pas récapituler les processus morphogénétiques et (patho-)physiologiques de plusieurs interactions clés entre les cellules et la matrice extracellulaire au cours de la cardiogenèse (Horvath et al., 2016 ; Weinberger et al., 2017).
À ce jour, des progrès considérables ont été réalisés dans la construction de structures cardiaques auto-assemblées, appelées organoïdes cardiaques humains (hHO), qui peuvent récapituler la complexité cellulaire du cœur humain in vitro et sont prometteuses pour servir de modèle alternatif aux animaux de laboratoire traditionnels afin d’évaluer les facteurs de risque du développement cardiaque, en suivant les principes 3R (Replacement, Reduction and Refinement) (Drakhlis et al., 2021 ; Hofbauer et al., 2021 ; Lee et al., 2022 ; Lewis-Israeli et al., 2021b). Toutefois, cette faisabilité doit être examinée plus en détail.
Les herbicides à base de glyphosate (GBH), dont l’ingrédient actif est le glyphosate (Gly), sont au centre de cette étude en raison de leur toxicité cardiaque bien connue (Lu et al., 2022 ; Roy et al., 2016). Comme les cultures résistantes au Gly sont largement plantées, l’utilisation des GBH a fortement augmenté chaque année (Duke et Powles, 2008), accompagnée de niveaux résiduels dans l’air, le sol, l’eau douce et les aliments qui augmentent d’année en année (Chang et al., 2011 ; Coupe et al., 2012 ; Desmet et al., 2016 ; Tush et al., 2018). Par exemple, dans les eaux de surface, la concentration de Gly varie de ∼0,1 à ∼700 ng/mL (Demonte et al., 2018 ; Lupi et al., 2019 ; Mörtl et al., 2013 ; Peruzzo et al., 2008 ; Sanchís et al., 2011).
Dans la sauce soja, il varie de 88 à 564 ng/mL avec une moyenne de 242 ng/mL (Fernando et al., 2014). L’existence de Gly dans le corps humain est encore plus déconcertante. Bien que le niveau moyen de Gly dans l’urine soit inférieur à 5 ng/mL (Buekers et al., 2022a ; Buekers et al., 2022b ; Connolly et al., 2022 ; Grau et al., 2022 ; Soukup et al., 2020), il atteint 189 ng/mL dans le sérum des femmes enceintes selon Kongtip et al. (2017). Elle peut être numériquement plus élevée dans le contexte de l’exposition professionnelle. Zhang et al. (2020) ont mené une étude de cohorte sur le niveau de Gly interne chez les travailleurs de quatre fabricants de GBH dans les provinces de Jiangsu et Shandong en Chine.
Ils ont constaté que bien que ces travailleurs n’aient pas eu de contact direct avec les GBH, les concentrations de Gly dans 134 échantillons d’urine allaient de 0,02 à 17,202 μg/mL, avec une médiane de 0,292 μg/mL (Zhang et al., 2020). Outre l’urine, le Gly a également été trouvé dans des échantillons de placenta humain et de sang fœtal (Gillezeau et al., 2019 ; Kongtip et al., 2017), ce qui suscite de nombreuses inquiétudes.
Chez le poisson zèbre, l’exposition aiguë à de fortes doses de Gly a modifié l’oreillette et le ventricule, réduit la fréquence cardiaque et supprimé successivement la cardiogenèse et l’angiogenèse (Lu et al., 2022 ; Roy et al., 2016). Lorsque l’exposition a eu lieu chez des mammifères, tels que le rat et le lapin, les chercheurs ont observé des malformations cardiovasculaires telles que l’aortarctie, l’anomalie septale du ventricule et l’hypertrophie ventriculaire dans les expériences d’exposition maternelle (Kimmel et al., 2013 ; Robinson, 2012). Notamment, bien que peu nombreuses, quelques études ont montré que la toxicité n’est pas liée au Gly en tant que tel, mais plutôt aux GBH. L’exposition aux GBH a provoqué des anomalies cardiaques similaires, notamment un raccourcissement du tube cardiaque, un épaississement de la paroi du ventricule, une diminution de la fréquence auriculaire et une baisse de la fréquence cardiaque chez les têtards, Xenopus laevis et le poisson zèbre, qui ont été attribuées à la production d’espèces réactives de l’oxygène (ROS) (Costa et al., 2008 ; Flach et al., 2022 ; Lanzarin et al., 2019).
Une évaluation plus poussée de la toxicité cardiaque sur des cellules cardiaques de rat et de lapin a prouvé que les GBH provoquent des anomalies électriques telles qu’un bloc de conduction et une arythmie, et induisent des lésions mitochondriales qui déclenchent l’apoptose des cellules. Inexplicablement, aucun changement électrophysiologique significatif n’a été observé lors de la seule exposition au Gly (Chan et al., 2007 ; Gress et al., 2015). Simasotchi et al. (2021) ont rapporté que le placenta in vitro perfusé avec des GBH présentait des anomalies plus graves que celui perfusé avec du Gly seul, ce qui soulève des inquiétudes quant à la toxicité potentielle de l’adjuvant.
La polyéthoxyamine (POEA), qui est le tensioactif le plus communément présent dans les formulations de GBHs au cours des 40 dernières années, se situerait entre 1,3 et 160 μg/kg dans les sédiments des lits de cours d’eau (Tush et al., 2018). Dans les sols agricoles, sa concentration moyenne est de 97 μg/kg, et ce nombre augmentera jusqu’à au moins 200 μg/kg après l’utilisation du pesticide pendant 14 jours (Krogh et al., 2003). Il a également été démontré que la POEA s’adsorbe beaucoup plus fortement que le Gly, notamment dans des conditions de faible pH (Tush et Meyer, 2016). Bien qu’il reste dans le sol pendant plus de deux ans (Tush et al., 2018), il est largement ignoré dans les évaluations de sécurité des GBH. Certaines études publiées ont révélé que son application dans les GBH entraîne une plus grande toxicité que le Gly seul (Moore et al., 2012). En utilisant des lignées cellulaires HEK293, JEG3 et HepG2, bien que moins sensibles que les cellules primaires, Mesnage et al. (2013) ont démontré que la POEA induisait une nécrose, ce qui renforce les inquiétudes quant aux risques pour la santé humaine, en particulier chez les applicateurs fortement exposés. Malgré ces rapports, la toxicité de la POEA pour le développement cardiaque n’en est qu’à ses débuts.
Dans cette étude, nous avons comparé la toxicité pour le développement cardiaque de la POEA seule, de l’exposition à la Gly seule et de l’exposition combinée de ces deux substances. Alors que la POEA a joué un rôle important dans le mode d’exposition combiné, en détruisant l’engagement des isoformes CM et en perturbant les processus métaboliques, l’exposition au Gly a entraîné une légère hyperplasie épicardique chez les hHO. Ces résultats permettront non seulement de faire la lumière sur la toxicité des principaux composants des GBH pour le développement du cœur et sur les mécanismes toxiques sous-jacents, mais aussi d’étudier la faisabilité de ce nouveau modèle de hHOs auto-assemblés pour identifier les facteurs de risque pour le développement du cœur.
Citations des études du Pr Gilles-Eric et de l’équipe de Daniel Grau (Campagne Glyphosate France)
Étude de 2013 : Séralini / Mesnage / Bernay
“Ethoxylated adjuvants of glyphosate-based herbicides are active principles of human cell toxicity” // Les adjuvants éthoxylés des herbicides à base de glyphosate sont des principes actifs de la toxicité cellulaire humaine https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0300483X12003459
Etude de 2015 : Mesnage / Defarge / Spiroux de Vendômois / Séralini
“Quantifiable urine glyphosate levels detected in 99% of the French population, with higher values in men, in younger people, and in farmers”//Des niveaux quantifiables de glyphosate dans l’urine ont été détectés dans 99 % de la population française, avec des valeurs plus élevées chez les hommes, les jeunes et les agriculteurs.
Communiqué du CSVPO (Collectif de Soutien aux Victimes des Pesticides de l’Ouest) :
Les représentants des 27 états européens doivent décider ce 16 novembre de la prolongation ou non de l’autorisation du glyphosate.
Vous trouverez ci-joint l’appel de 15 organisations et associations des Pays de Loire et Bretagne à nous rassembler pour demander la non-prolongation de cette autorisation
Vendredi 10 novembre à 12h
devant la mairie d’ANGERS
dont Mr BECHU fut le maire avant d’être aujourd’hui ministre de la Transition écologique et auquel nous demanderons une entrevue.
Nous proposons que chacun apporte son pique-nique, des pancartes faites main, des banderoles etc…
Plusieurs prises de parole sont prévues (Confédération Paysanne, Soutien victimes pesticides, FNE Anjou, GABB Anjou)
Pour organiser un covoiturage à partir de la Bretagne, contactez :
Le 13 octobre dernier, la Commission européenne a échoué à obtenir des 27 représentants d’états européens qu’ils votent à la majorité sa proposition de réautorisation du glyphosate en Europe.
Un nouveau vote doit avoir lieu le 16 novembre.
Cet échec est une lueur d’espoir pour ceux qui se préoccupent des effets des formulations pesticidesdu glyphosate sur la santé humaine et l’environnement.
Pour nous, la question fondamentale ne porte pas sur la durée de prolongation de l’autorisation, mais sur l’arrêt complet des formulations contenant du glyphosate.
Il est impératif que les pays européens, en particulier la France, évaluent les formulations complètes des pesticides de synthèse, ce qui mettrait fin à l’usage de ce pesticide le plus utilisé au monde, ainsi qu’à l’utilisation de tous les autres pesticides de synthèse.
En Allemagne, l’interdiction du glyphosate sera mise en œuvre dès 2024. Par contre en France, au début de son premier mandat, le président Macron s’était engagé à mettre fin à l’utilisation du glyphosate au plus tard en 2021. Depuis, il est revenu sur cet engagement.
Alors que dès 2015, la recherche scientifique académique a qualifié le glyphosate, même à petite dose, de cancérogène probable pour l’homme, l’agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) en minimise les risques, en se basant essentiellement sur les données fournies par les fabricants de pesticides. Elle néglige les preuves scientifiques irréfutables émanant d’organismes tels que l’INSERM en France, qui appellent à son interdiction au sein de l’Union européenne.
Les paysannes et paysannes sont les premiers touchés par l’utilisation des pesticides de synthèse ; malgré un processus de reconnaissance en maladie professionnelle compliqué, de plus en plus de pathologies sont dorénavant reconnues et imputables à l’usage de ces produits.
En outre, le glyphosate participe à l’agrandissement sans limite des exploitations agricoles en permettant de s’affranchir de pratiques agricoles mettant pourtant l’emploi et l’agronomie au cœur des modes de production. Des solutions alternatives existent et ont déjà fait leurs preuves : désherbage mécanique, rotations, mise en place de prairies, paillages…
Sortir du glyphosate comme sortir des pesticides de synthèse demande une véritable volonté politique, française et européenne, qui doit s’accompagner de moyens pour garantir un revenu aux paysan.ne.s :
Un accompagnement technique et financier pour modifier les pratiques, prenant en compte tous les aspects
des politiques agricoles et environnementales cohérentes et protectrices (clauses miroir dans les accords de libre-échange, instauration des prix minimum d’entrée, rémunération des services environnementaux de l’agriculture paysanne, …)
En outre, les conséquences négatives de son usage sur la santé, la qualité de l’eau, la biodiversité sont supportées par les citoyens et la collectivité et non par les utilisateurs et les vendeurs.
Nous, citoyens engagés, estimons que la santé des agriculteurs, des riverains et des consommateurs doit être placée au premier plan, bien au-dessus des intérêts des lobbys de l’agro-industrie.
C’est pourquoi, nos associations se réuniront lors d’un pique-nique pour exprimer notre refus de réautoriser un produit aussi controversé que le glyphosate :
Vendredi 10 novembre à 12h,
Devant la mairie d’ANGERS
Boulevard résistance et déportation
Pour nous contacter : CSVPO : 06 73 19 56 07 – FNE ANJOU : 06 07 96 38 19
Signatures :
Confédération Paysanne du Maine et Loire
Confédération Paysanne de Bretagne
Faucheurs Volontaires d’OGM
FNE Anjou
Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’ouest
Projection du film ZUT
“Zone Urgente à Transformer”
Nous serons là pour présenter la projection du film « ZUT » et animer le débat qui suivra.
Débat d’une trentaine de minute sur le sujet de l’usage des pesticides, thématique centrale du film de 14h à 15h30.
Information du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’ouest :
Rassemblement de soutien à Pierre LE ROUX
Jeudi 19 octobre à 13h15,
devant le Tribunal judiciaire
150 rue Ernest Hemingway
à BREST.
Pierre a été producteur de tomates et de fraises sous serre et a utilisé des pesticides de synthèse.
Il souffre aujourd’hui de deux cancers l’un du rein, l’autre de la prostate ; ce dernier a été reconnu comme maladie professionnelle en août 2022.
Par contre, en décembre 2022, le Comité de Reconnaissance en Maladie Professionnelle (CRMP) a refusé de reconnaître le cancer du rein.
Me BARON défendra Pierre LE ROUX.
Ces combats qui dépassent le simple enjeu individuel, pour être gagnés, nécessitent la solidarité de tous ; aussi nous vous invitons à venir le soutenir devant le Tribunal.
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