L’eau en France est dans un état alarmant !
En avril 2023, un scandale d’ampleur est porté à la connaissance de la population. Un tiers de l’eau potable distribuée en France est contaminée par les résidus d’un pesticide interdit dans l’Union européenne depuis 2019 : le chlorothalonil. En novembre 2024, c’est au tour de l’acide trifluoroacétique (TFA), un polluant éternel issu d’herbicide, d’être mis sous la lumière par sa présence au-delà des limites dans l’eau de plus de la moitié des Françaises et Français. Ces scandales nous montrent les contaminations aux pesticides et aux engrais azotés minéraux de notre eau, qui persistent des années, voire des dizaines d’années. Sans que nous en mesurions l’ampleur.
La situation est alarmante pour l’environnement, pour la santé et pour le pouvoir d’achat.
L’environnement est directement impacté par les pollutions aux pesticides, dans l’eau, l’air ou les sols. Les études s’empilent sur la responsabilité des pesticides dans l’effondrement des espèces, notamment des insectes et des oiseaux. Toute la chaîne alimentaire se retrouve contaminée et mise en danger par ces pollutions, y compris les animaux d’élevage. Dans le même temps, le dérèglement climatique aggrave la tension sur la ressource en eau : plus que jamais, il faut veiller à préserver sa quantité et sa qualité.
La santé humaine est menacée par la qualité de notre eau potable. Par exemple, en 2021, 12 millions de Françaises et Français ont consommé une eau contaminée aux pesticides. En octobre 2024, une étude du collectif citoyen Avenir santé environnement démontre que des pesticides, dont certains interdits, sont présents dans l’organisme d’enfants de la plaine d’Aunis, près de La Rochelle, où se multiplient les cancers pédiatriques (15 cas depuis 2008). Les mêmes interrogations ont lieu à Sainte‑Pazanne (Loire‑Atlantique) et dans 6 communes alentour, où 19 cas de cancers pédiatriques se sont déclarés entre 2015 et 2022. L’inquiétude porte également sur les risques avérés de maladie de Parkinson, sur les effets des perturbateurs endocriniens (en particulier pour les enfants entre 0 et 3 ans) mais également sur les « effets cocktails », c’est‑à‑dire les effets conjugués de ces substances chimiques qui sont peu ou pas connus.
Nous sommes loin de connaître l’ampleur de la contamination de l’eau que nous buvons. Selon un rapport de Générations futures, 71 % des métabolites de pesticides à risque de contaminer les eaux souterraines ne font l’objet d’aucune surveillance. On ne peut pas trouver ce qu’on ne cherche pas. Les normes de potabilité sont parfois anachroniques ou dépassées et elles ne permettent pas de prendre en compte les potentiels effets cocktails. Les recherches de pesticides ou de métabolites sont limitées, par les délais de transmission des informations détenues par l’ANSES, qui autorise les mises sur le marché des produits, aux agences régionales de santé (ARS), chargées du contrôle de la qualité de l’eau.
Les pollutions de l’eau potable coûtent un pognon de dingue. La dépollution de l’eau potable aux pesticides et aux engrais azotés minéraux coûte au minimum 750 millions € par an. Si rien n’est fait, le prix de notre eau au robinet pourrait doubler dans les prochaines années. Autant d’argent gaspillé pour traiter alors qu’il pourrait servir à prévenir. Les fabricants de produits phytosanitaires engrangent des profits énormes. C’est à eux de payer la facture, pas au consommateurs. Taxer l’industrie des pesticides, c’est aussi pouvoir accompagner les agricultrices et les agriculteurs dépendants des produits chimiques vers la transition agro-écologique.
La loi ne protège pas assez notre eau potable. Les pollutions peuvent être de différentes origines : activités industrielles, origines domestiques… Mais la première d’entre elles est la pollution aux pesticides. Lois sur l’eau de 1964, 1992, 2004, directive-cadre européenne sur l’eau, Grenelle de l’environnement, plans d’actions pour les captages prioritaires, plans Ecophyto… : les divers dispositifs échouent à garantir une eau potable de qualité, en raison de la faiblesse des contraintes et des trop nombreuses dérogations.
Il y a urgence ! Des solutions existent.
Je soutiens la proposition de loi n° 502 de Jean-Claude Raux, du groupe Écologiste et Social, et de 73 député·es pour :
- Interdire les pesticides de synthèse à l’horizon 2030 et les pollutions industrielles dans toutes les zones de captages d’eau potable
- Interdire les recherches et l’exploitation minière de pétrole et d’hydrocarbures dans les zones de captage d’eau potable
- Renforcer la surveillance et les contrôles de l’eau par les agences sanitaires
- Accompagner financièrement les exploitations agricoles dans la transition agro-écologique
Si l’eau est notre « bien commun », ce combat nous pouvons le gagner. Collectivement.
#EauRisqueZéro
Regarder la question au Gouvernement de Jean-Claude Raux sur la qualité de notre eau potable.