Le glyphosate : bon pour le climat ?
Le Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest défend de nombreuses victimes depuis 2016 ; il souhaite réagir au long article paru en page Bretagne le 11 mai, sans argument contradictoire.
“Nous faisons face à une campagne d’intoxication de la FNSEA qui ne fait pas dans la dentelle. Pour le syndicat majoritaire, le glyphosate serait bon pour le climat. Le raisonnement est ultra simple : La consommation de carburant est mauvaise pour le climat (c’est vrai !). Il faut donc encourager une agriculture sans labour (on applaudit !). Pour cela, il faut du glyphosate (c’est plus que contestable).
La campagne de la FNSEA prétend relever de « la rationalité scientifique et technique ». Et quelle rationalité scientifique ! Le syndicat agricole continue de prendre pour bible la littérature scientifique de Monsanto. N’oublions pas que l’affaire des « Monsanto papers » (les documents confidentiels internes à Monsanto, rendus publics par la justice américaine), a révélé que les études concluant à l’innocuité du glyphosate ont été rédigées par les toxicologues de Monsanto, puis signées par des scientifiques de renom, à la solde du même Monsanto.
Faut-il rappeler que le glyphosate est dangereux pour la santé humaine et pour l’environnement ? Ses co-formulants lui permettent de mieux pénétrer dans les cellules, même à très faible dose. À tel point que le 20 juin 2016, l’ANSES a retiré les autorisations de mise sur le marché à 126 produits associant glyphosate et tallowamine. Le glyphosate fait partie des molécules les plus présentes dans les cours d’eau français.
Comment font donc les agriculteurs bio, dont le cahier des charges interdit les pesticides de synthèse, pour se passer du glyphosate ? Ils font de l’agronomie, et utilisent la rotation des cultures, l’utilisation de couverts végétaux, le binage, l’observation des cultures… Et ils parviennent à faire des produits de qualité et à vivre bien de leur métier.
Pourquoi l’agriculture française est-elle dopée au glyphosate ? Parce que cela permet aux grosses exploitations de s’étendre encore plus. Avec du glyphosate, une seule personne peut traiter 15 ha en une heure. Nous voici au cœur du problème : faut-il continuer d’encourager l’extension des grosses exploitations ? La FNSEA répond oui. Pas nous.
À quelques semaines des élections régionales, nous redisons qu’il faut aller vers une autre politique agricole. Nous ne manquerons pas d’interroger les candidats à ce sujet. »
Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest
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