Interpellation de l’ANSES
Cinq mois après la découverte de toxiques cachés dans 14 pesticides en vente libre, 29 ONGs interrogent l’ANSES sur les autorisations de mise sur le marché
Pour lire notre lettre, cliquez ici
Après plus de 5 mois d’actions juridiques, notamment un dépôt de plainte au Parquet de Paris et une interpellation de l’EFSA par 119 députés, 14 pesticides contenant des toxiques cachés sont toujours en vente libre.
Dix de ces produits sont vendus en France. Aujourd’hui, 29 ONGs, réunies au sein de la coalition Secrets Toxiques, interpellent l’ANSES, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire, pour demander le retrait des produits incriminés, et éclaircir les conditions dans lesquelles ces produits ont pu être autorisés et maintenus sur le marché français.
Arsenic, plomb, hydrocarbures cancérogènes… des produits toxiques non indiqués sur les étiquettes sont présents dans 14 pesticides, dont 10 sont commercialisés en France.
L’étude d’octobre 2020 du Pr Gilles-Eric Séralini et Gérald Jungers démontre que plusieurs toxiques cachés entrent dans la composition de pesticides, et ce sans aucune mention sur les étiquettes.
Cette présence constitue une fraude manifeste sur laquelle la justice est appelée à se prononcer.
Mais les systèmes d’évaluation avant mise sur le marché doivent également être interrogés, au niveau européen comme français.
Au niveau européen, l’EFSA n’étudie que la toxicité individuelle des substances déclarées par les fabricants, et non pas le mélange commercialisé.
En France, les dossiers de demande d’autorisations de mise sur le marché (AMM) ne comportent pas d’étude de toxicité à long terme du produit vendu.
A quel moment la toxicité à long terme des pesticides est-elle évaluée avant la délivrance d’une AMM et la commercialisation d’un pesticide ?
29 organisations, soutenues depuis par des parlementaires français et européens, plusieurs personnalités et 19 000 citoyens, ont lancé la campagne Secrets Toxiques pour faire évoluer les pratiques d’évaluation des pesticides en France et en Europe.
Elles utilisent les recours juridiques pour faire évoluer ces pratiques.
29 ONG demandent à l’ANSES le retrait immédiat des produits dangereux et des précisions sur les évaluations de toxicité à long terme des pesticides
Dans le courrier envoyé ce jour à l’ANSES, la coalition Secrets Toxiques demande le retrait immédiat des autorisations de mise sur le marché des produits incriminés par l’étude Seralini-Jungers, au nom du principe de précaution.
Elle demande également à l’ANSES de communiquer les données brutes des évaluations que l’agence réalise pour mesurer la toxicité et la cancérogénicité à long terme des pesticides avant toute délivrance d’autorisation de mise sur le marché, et en particulier pour les produits de l’étude Seralini-Jungers.
Elle demande à l’agence la transparence sur ces études, et la mise en place de procédures de vérification des compositions des produits commercialisés et de lutte antifraude.
En cas d’absence de réponse ou de réponse incomplète, la coalition prévoit de porter un recours devant le Conseil d’Etat.
CONTACTS PRESSE
Pour le comité de pilotage de la campagne Secrets Toxiques :
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François Veillerette – Porte-parole Générations Futures 06 81 64 65 58
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Dominique Masset – Co-Président Campagne Glyphosate France 06 10 94 66 82
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Philippe Piard – Représentant Nature & Progrès – 06 74 15 76 25
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Andy Battentier – Directeur de campagne – 07 69 16 14 18
La campagne Secrets Toxiques est :
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Une initiative de Campagne Glyphosate France, Générations Futures et Nature & Progrès.
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Soutenue par José Bové, Perrine Hervé-Gruyer, Coline Serreau, Olivier De Schutter, Marie-Monique Robin, Philippe Desbrosses, Denis Robert, Jean-Paul Jaud, Vandana Shiva, et HK.
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Délibéré Tribunal de Libourne : Condamnation de Valérie Murat et l’association Alerte Aux Toxiques.
26 févr. 2021 — par Marie-Lys Bibeyran pour le Collectif Info Médoc Pesticides.
« Bonjour à tous,
Ce jeudi 25 février était un mauvais jour pour les associations et les lanceurs d’alerte. Le tribunal judiciaire de Libourne a rendu sa décision dans le procès bâillon intenté par les vins de Bordeaux contre Valérie Murat et l’association Alerte Aux Toxiques. En les condamnant solidairement à une amende de 125000€, au retrait de toute publication des analyses et à l’interdiction de les republier, c’est une mise à mort sociale de Valérie Murat lanceuse d’alerte qui est orchestrée.
Cette sentence se veut aussi un avertissement pour toute tentative de faire entendre une voix dissidente.
La viticulture bordelaise peut délibérément s’asseoir sur la législation en matière de pesticides comme sur les conditions de travail des ouvriers viticoles mais ne peut pas faire l’objet de critiques !
Soyez exploités, payés une misère, respirez des pesticides à pleins poumons, mais surtout taisez vous ! C’est le prix des vins de Bordeaux.
Cette décision est inacceptable pour Valérie Murat et sa famille, pour les lanceurs d’alerte et les associations.
A la veille de la saison de traitement 2021, elle risque de renforcer le sentiment de toute puissance du monde viticole ouvrant la porte à des comportements mettant en péril la santé des habitants des communes viticoles et des travailleurs des vignes.
Nous comptons sur votre soutien à Valérie et à l’association Alerte Aux Toxiques, nous vous ferons savoir si un appel aux dons est organisé pour aider au paiement de l’amende de 125000€.
Merci à toutes et tous,
Marie-Lys Bibeyran pour le Collectif Info Médoc Pesticides. «
Le tribunal de Libourne a condamné à 125000 euros d’amende l’association Alerte aux toxiques pour avoir publié des analyses…
https://rue89bordeaux.com
Focus sur le « label HVE » incriminé
Article à lire sur le site des Faucheurs Volontaires : https://www.faucheurs-volontaires.fr/valerie-murat-ou-limposture-du-label-hve-et-pas-que-pour-les-vins-de-bordeaux.htm
SOUTIEN à Valérie MURAT
Pétition tribune en ligne
Tribune-de-soutien-a-Valerie-Murat.docx
Cagnotte en ligne :
La cagnotte :
https://www.gofundme.com/f/soutien-aat-sa-porteparole-valrie-murat?utm_campaign=p_lico+share-sheet&utm_medium=copy_link&utm_source=customer
Communiqué de presse de la Confédération Paysanne de Gironde
Ne laissons pas l’establishment viticole de Bordeaux réglementer le droit à la critique.
Soutenons Alerte aux Toxiques !
Ainsi donc, le Tribunal de Libourne n’a pas déçu le CIVB et tout l’establishment bordelais. Le « procès baillon » a tenu ses promesses : 125 003 euros d’amendes diverses à payer solidairement pour Alerte aux Toxiques et Valérie Murat. Et une possibilité d’appel largement liée au paiement préalable de cette somme. La sélection par l’argent est toujours là. La vieille technique Monsanto et une sorte de prolongation judiciaire de la cellule policière Demeter.
On notera parmi les plaignants, la présence de l’ancien président de la FGVB ( Fédération des grands vins de Bordeaux) fraîchement condamné par le Tribunal correctionnel de Bordeaux. Il a pourtant contribué, avec d’autres, à un « dénigrement » objectif des vins de Bordeaux et n’a même pas été démis de toutes ses fonctions représentatives, ni au CIVB, ni dans son syndicat. Toute honte bue, il n’hésite pas à réclamer 17 000 euros.
Des esprits malveillants pourraient facilement interpréter ce verdict comme une opération de maintien de l’ordre viticole officiel. Il est vrai que juger une association anti-pesticides aux portes de St Emilion et Pomerol, c’est comme attaquer Michelin au Tribunal de Clermont-Ferrand, ou juger Trump en Floride.
Les mêmes esprits malveillants pourraient aussi voir dans le texte du jugement des éléments de langage récurrents du CIVB. La référence à une limite maximale de résidus sur le vin ( qui n’existe pas ) témoigne soit d’une ignorance totale du sujet, soit d’une éventuelle emprise intellectuelle du milieu. De même, s’appuyer sur les avis d’un laboratoire dont la clientèle est composée à 95 % de viticulteurs conventionnels, c’est limite du hors jeu. Comment pourrait-il mordre la main qui le nourrit ?
La Confédération paysanne de Gironde appelle donc ses adhérents et toute la société à se lever et à s’opposer à cette volonté de réduire au silence toute expression jugée non conforme par un petit groupe professionnel, crispé sur ses petits intérêts égoïstes à court terme, sourds même aux demandes de sa clientèle.
Pour défendre ce qui reste de la liberté d’expression dans ce pays, pour s’opposer à la dérive autoritaire généralisée, pour permettre de briser le mur de l’argent et payer le droit de faire appel, la Confédération paysanne de Gironde appelle à participer à toute opération de solidarité financière avec Alerte aux Toxiques.
——–Contacts
– Dominique Techer, Porte-paroles de la Confédération paysanne de Gironde : 06 09 87 55 45
– Confédération paysanne de Gironde: conf.paysanne33@wanadoo.fr
MAJ du 12 décembre 2021: feuilleton judiciaire
https://pig.log.bzh/2021/11/14/vins-de-bordeaux-hve-suite-valerie-murat-devra-payer-125000-e-pour-pouvoir-faire-appel/
https://pig.log.bzh/2021/10/15/denigrement-des-vins-de-bordeaux-suite-et-soutiens-a-valerie-murat/
https://pig.log.bzh/2021/12/10/pestiriv-etude-inedite-sur-lexposition-aux-pesticides-des-personnes-vivant-en-zone-viticole/
https://pig.log.bzh/2021/10/11/denigrement-des-vins-de-bordeaux-mobilisation-le-13-octobre-a-bordeaux/
MAJ du 31 janvier 2022