Communiqué du Collectif de Soutien aux Victimes des Pesticides de l’Ouest – CSVPO –
Bonjour,
Mercredi 26 mai, 5 candidats aux régionales en Bretagne sont venus chez Christian, paysan atteint d’une maladie professionnelle liée aux pesticides, pour répondre à la question que nous leur posons :
SORTIE DES PESTICIDES : QUAND et COMMENT ?
Point positif : tous les candidats aujourd’hui reconnaissent que la sortie des pesticides de synthèse est une nécessité, ce qui n’était pas le cas en 2016 quand le Collectif s’est créé.
Par contre, la détermination de chaque candidat à faire aboutir cet objectif de sortie des pesticides est variable, voire purement théorique (aucun ne nous a expliqué comment il s’y prendrait).
Nous laissons à chacun le soin de se faire son opinion en lisant, écoutant ou regardant les documents joints :
- En regardant un extrait filmé de chaque intervention, réalisé par Jean Claude :
https://www.youtube.com/channel/UCezXGq77eNHKrP3YvtFXTIQ
En conclusion, nous vous livrons le point de vue de 2 participants à cette rencontre : Gisèle, atteinte de parkinson, qui a engagé une demande de reconnaissance en maladie professionnelle et René, membre du groupe de coordination :
L’avis de Gisèle :
« Mon sentiment de colère vis-à-vis de certains candidats aux régionales ne me quitte pas. Comment oser annoncer devant une assemblée de victimes des pesticides un délai de 10 à 20 ans avant de pouvoir sortir de l’utilisation de cette chimie de mort ?
Est-ce la fonction « d’Homme ou de Femme politique » et la volonté d’être élus ou réélus qui altèrent leur vision de ce monde destructeur du vivant dans lequel nous sommes ?
Je suis atterrée :
Par le manque de conscience, de courage politique des élus sortants qui se satisfont de quelques mesures agro-environnementales sans s’attaquer au fond du problème qu’est l’agriculture productiviste.
Par une attitude fuyante du représentant de « Nous la Bretagne » qui au lieu de répondre aux questions, raconte ce qu’il fait sur sa ferme. Est-ce une façon de se dédouaner d’une politique désastreuse menée en termes d’environnement lors de ses différents mandats ?
J’ai eu le sentiment de ne pas avoir été respectée et que l’on se moquait de nous.
Comment peuvent-ils ignorer que les pesticides empoisonnent la terre, le monde vivant dans son ensemble et qu’il y a urgence à agir ? Oui il faut du courage pour changer les choses, le courage politique de s’opposer aux lobbies de l’agrobusiness, je crains que ceux-là n’en ont guère.
Seuls les représentants de » Bretagne ma vie », « Bretagne d’avenir », et « Bretagne insoumise » osent proposer un autre paradigme par une réelle remise en cause des pratiques agricoles. En ayant conscience que ces changements dépassent le monde paysan et qu’il est bien un problème sociétal. Les mesures présentées, loin de stigmatiser le monde paysan, proposent de les accompagner dans un changement de pratique.
Je déplore que ces trois courants n’aient pas fait liste commune.
Cette rencontre fut très instructive, et m’a donné encore plus de volonté. Celle de décupler mon pouvoir de citoyenne et de faire pression pour que les choses évoluent.
Interrogeons nos élus, dérangeons-les, ne minimisons pas notre pouvoir en tant que citoyen-ne, électeurs- trices et consommateurs.
Les changements viendront de la base de notre capacité à agir. »
L’avis de René :
La journée de rencontre, à l’invitation du collectif de soutien aux victimes des pesticides, des représentants de 5 listes aux élections régionales a été un évènement important dans le combat contre l’utilisation des pesticides en agriculture. L’utilisation des pesticides est en fait reconnue comme un problème de société identique à celui de l’amiante. Le changement de pratiques en agriculture demeure plus complexe, une différence d’approche est apparue entre ceux qui sont aux responsabilités et celles et ceux qui souhaitent y accéder.
Le “grand oral” a clairement démontré la limite des propositions : seulement 3 des candidats ont inscrit la démarche dans un projet politique global, avec des délais parfois longs, c’est le cas du Président sortant, candidat à sa succession, faisant référence au vote du SRADDET. Aucun d’eux n’a fait référence aux rôles d’accompagnement que peuvent être les différentes fermes expérimentales des lycées ou des chambres d’agriculture, alors que la Région pourrait conditionner les aides à un objectif de réorientation de ces outils de vulgarisation à l’agroécologie. Idem côté recherche avec les pôles Bretagne-Pays de Loire.
Il nous apparaît important de souligner la prestation, sans préparation et pour partie hors sujet, du V.P. à l’agriculture de la région Olivier Allain. Il a fait , d’une part, référence au projet mort-né du projet de régionalisation de la PAC alors que la décision par le gouvernement, a définitivement refusé , afin d’obéir à la FNSEA, d’autre part il n’a pas soutenu la proposition de la commission européenne d’imposer le dispositif de rotation des cultures (BCEA8) au mois d’avril dernier, remis en cause sous la pression de la France, principal moyen pour construire un plan protéines permettant à terme l’arrêt des importations de soja.
Dans ces conditions, les MAEC (mesures agricoles , environnementales et climatiques) inscrites dans le P.D.R. (programme de développement rural) en 2015 (avant son élection au conseil régional), risquent de disparaître avec la politique de la majorité présidentielle en place, dès 2023.
Amicalement
Pour le Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest
Le groupe de coordination
06 73 19 56 07
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http://victimepesticide-ouest.ecosolidaire.fr/
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Délibéré Tribunal de Libourne : Condamnation de Valérie Murat et l’association Alerte Aux Toxiques.
26 févr. 2021 — par Marie-Lys Bibeyran pour le Collectif Info Médoc Pesticides.
“Bonjour à tous,
Ce jeudi 25 février était un mauvais jour pour les associations et les lanceurs d’alerte. Le tribunal judiciaire de Libourne a rendu sa décision dans le procès bâillon intenté par les vins de Bordeaux contre Valérie Murat et l’association Alerte Aux Toxiques. En les condamnant solidairement à une amende de 125000€, au retrait de toute publication des analyses et à l’interdiction de les republier, c’est une mise à mort sociale de Valérie Murat lanceuse d’alerte qui est orchestrée.
Cette sentence se veut aussi un avertissement pour toute tentative de faire entendre une voix dissidente.
La viticulture bordelaise peut délibérément s’asseoir sur la législation en matière de pesticides comme sur les conditions de travail des ouvriers viticoles mais ne peut pas faire l’objet de critiques !
Soyez exploités, payés une misère, respirez des pesticides à pleins poumons, mais surtout taisez vous ! C’est le prix des vins de Bordeaux.
Cette décision est inacceptable pour Valérie Murat et sa famille, pour les lanceurs d’alerte et les associations.
A la veille de la saison de traitement 2021, elle risque de renforcer le sentiment de toute puissance du monde viticole ouvrant la porte à des comportements mettant en péril la santé des habitants des communes viticoles et des travailleurs des vignes.
Nous comptons sur votre soutien à Valérie et à l’association Alerte Aux Toxiques, nous vous ferons savoir si un appel aux dons est organisé pour aider au paiement de l’amende de 125000€.
Merci à toutes et tous,
Marie-Lys Bibeyran pour le Collectif Info Médoc Pesticides. “
Le tribunal de Libourne a condamné à 125000 euros d’amende l’association Alerte aux toxiques pour avoir publié des analyses…
https://rue89bordeaux.com
Focus sur le “label HVE” incriminé
Article à lire sur le site des Faucheurs Volontaires : https://www.faucheurs-volontaires.fr/valerie-murat-ou-limposture-du-label-hve-et-pas-que-pour-les-vins-de-bordeaux.htm
SOUTIEN à Valérie MURAT
Pétition tribune en ligne
Tribune-de-soutien-a-Valerie-Murat.docx
Cagnotte en ligne :
La cagnotte :
https://www.gofundme.com/f/soutien-aat-sa-porteparole-valrie-murat?utm_campaign=p_lico+share-sheet&utm_medium=copy_link&utm_source=customer
Communiqué de presse de la Confédération Paysanne de Gironde
Ne laissons pas l’establishment viticole de Bordeaux réglementer le droit à la critique.
Soutenons Alerte aux Toxiques !
Ainsi donc, le Tribunal de Libourne n’a pas déçu le CIVB et tout l’establishment bordelais. Le « procès baillon » a tenu ses promesses : 125 003 euros d’amendes diverses à payer solidairement pour Alerte aux Toxiques et Valérie Murat. Et une possibilité d’appel largement liée au paiement préalable de cette somme. La sélection par l’argent est toujours là. La vieille technique Monsanto et une sorte de prolongation judiciaire de la cellule policière Demeter.
On notera parmi les plaignants, la présence de l’ancien président de la FGVB ( Fédération des grands vins de Bordeaux) fraîchement condamné par le Tribunal correctionnel de Bordeaux. Il a pourtant contribué, avec d’autres, à un « dénigrement » objectif des vins de Bordeaux et n’a même pas été démis de toutes ses fonctions représentatives, ni au CIVB, ni dans son syndicat. Toute honte bue, il n’hésite pas à réclamer 17 000 euros.
Des esprits malveillants pourraient facilement interpréter ce verdict comme une opération de maintien de l’ordre viticole officiel. Il est vrai que juger une association anti-pesticides aux portes de St Emilion et Pomerol, c’est comme attaquer Michelin au Tribunal de Clermont-Ferrand, ou juger Trump en Floride.
Les mêmes esprits malveillants pourraient aussi voir dans le texte du jugement des éléments de langage récurrents du CIVB. La référence à une limite maximale de résidus sur le vin ( qui n’existe pas ) témoigne soit d’une ignorance totale du sujet, soit d’une éventuelle emprise intellectuelle du milieu. De même, s’appuyer sur les avis d’un laboratoire dont la clientèle est composée à 95 % de viticulteurs conventionnels, c’est limite du hors jeu. Comment pourrait-il mordre la main qui le nourrit ?
La Confédération paysanne de Gironde appelle donc ses adhérents et toute la société à se lever et à s’opposer à cette volonté de réduire au silence toute expression jugée non conforme par un petit groupe professionnel, crispé sur ses petits intérêts égoïstes à court terme, sourds même aux demandes de sa clientèle.
Pour défendre ce qui reste de la liberté d’expression dans ce pays, pour s’opposer à la dérive autoritaire généralisée, pour permettre de briser le mur de l’argent et payer le droit de faire appel, la Confédération paysanne de Gironde appelle à participer à toute opération de solidarité financière avec Alerte aux Toxiques.
——–Contacts
– Dominique Techer, Porte-paroles de la Confédération paysanne de Gironde : 06 09 87 55 45
– Confédération paysanne de Gironde: conf.paysanne33@wanadoo.fr
MAJ du 12 décembre 2021: feuilleton judiciaire
https://pig.log.bzh/2021/11/14/vins-de-bordeaux-hve-suite-valerie-murat-devra-payer-125000-e-pour-pouvoir-faire-appel/
https://pig.log.bzh/2021/10/15/denigrement-des-vins-de-bordeaux-suite-et-soutiens-a-valerie-murat/
https://pig.log.bzh/2021/12/10/pestiriv-etude-inedite-sur-lexposition-aux-pesticides-des-personnes-vivant-en-zone-viticole/
https://pig.log.bzh/2021/10/11/denigrement-des-vins-de-bordeaux-mobilisation-le-13-octobre-a-bordeaux/
MAJ du 31 janvier 2022