Ateliers d’accueil à 18h30 :
Présentation de la coalition Secrets Toxiques
Café des Sciences à 20 h
Avec la participation de
PIG BZH
PIG = Pisseurs.sseuses Involontaires de Glyphosate
Ateliers d’accueil à 18h30 :
Présentation de la coalition Secrets Toxiques
Café des Sciences à 20 h
Avec la participation de
PIG BZH
Souvenez vous, de la campagne glyphosate que nous avons menée, en Bretagne et au niveau national : cf notre page d’accueil
Nous avons procédé à la détection du glyphosate dans nos urines, selon un protocole identique sur tout le territoire français : prélèvement le matin à jeun, sous contrôle d’huissier et analyse dans le même laboratoire, selon le Test ELISA.
Contre
Toute personne impliquée dans la distribution et la large diffusion dans
l’environnement de molécules probablement cancérigène de glyphosate.
Pour
– Mise en danger de la vie d’autrui,
– Tromperie aggravée,
– Atteintes à l’environnement (Destruction de la biodiversité, pollution des cours d’eau, des nappes phréatiques, des sols …).
Le cas échéant, en réunion. (…/…)
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Nos contradicteurs, certains acteurs du monde agricole membres du syndicat agricole dominant, utilisateurs, vendeurs, distributeurs, producteurs de pesticides, et même d’autres laboratoires ont porté leurs attaques.
En utilisant toujours la même méthode : la stratégie du doute
Discréditer, semer le doute chez les pisseurs et pisseuses involontaires de glyphosate et plus largement dans le “grand public” :
Le test qu’ils emploient, un test de chromatographie en phase gazeuse, appliqué sur des échantillons prélevés sur des sujets pas à jeun, sans aucune traçabilité, sans aucun contrôle, et qui ne détecte aucune contamination chez les sujets testés, serait, lui, bien plus pertinent que le test ELISA que nous employons ???????
https://www.fdsea56.fr/glyphotest/
Extrait du site https://www.fdsea56.fr
“Face aux attaques incessantes sur l’utilisation du Glyphosate, et en réaction aux nombreuses actions des pisseurs « involontaires » (#Glyphotest), les responsables de la FDSEA du Morbihan ont souhaité s’engager et devenir des « pisseurs VOLONTAIRES ».
Ils ont ainsi fait le choix de réaliser un test de recherche de glyphosate dans leurs urines.
Sur proposition du CHU de Vannes, c’est le test par chromatographie qui a été proposé comme étant le plus fiable / test Elisa… Les analyses ont ainsi été réalisées par un laboratoire agréé pour effectuer ce type de méthode de recherche. Le profil des personnes ayant participé à la démarche est variable : retraités agricoles, éleveurs, cultivateurs utilisant plus ou moins le glyphosate et étant de fait exposés de façon variable à la matière active (voir tableau ci-dessous).
Tous les résultats sont négatifs. Le seuil de détection n’a été dépassé sur aucun échantillon”
(Nous pensons, nous, à PIG BZH, que les agriculteurs sont les premières victimes des pesticides qu’ils utilisent…)
Pour Cédric Henry, ces résultats montrent que « la situation catastrophique tant décriée par les pisseurs n’est pas conforme à la réalité ». Il dénonce « une manipulation de masse » et estime que ces plaintes des pisseurs involontaires sont « sans fondement scientifique ». Le leader syndical demande à l’État et à l’Anses (1) « d’indiquer quelle est la méthode de référence pour la recherche de glyphosate dans les urines : chromatographie ou Elisa ? ».
En attendant, la FDSEA d’Ille et Vilaine annonce vouloir déposer plainte contre le collectif des pisseurs involontaires « pour diffamation et dénigrement ».
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L’article qui vient d’être publié le 2 juillet 2022, en accès libre dans une revue à comité de lecture (https://rdcu.be/cQR2W ) prouve que, sur l’urine, la méthode ELISA est meilleure que la méthode par chromatographie.
Ci-joint la traduction en français : techniques-de-detection-du-glyphosate
Christian Vélot 1,2 * , Frédéric Poitou 3 et Joël Spiroux de Vendômois 2
1 Laboratory VEAC, University Paris-Saclay, Faculty of Sciences, Bât. 350, Avenue Jean Perrin, 91405 Orsay, France.
2 Committee for Independent Research and Information on Genetic Engineering (CRIIGEN), 42 rue de Lisbonne,
75008 Paris, France.
3 Legal Expertise Laboratory Signatures, BP 800-23, 13791 Aix-en-Provence CEDEX 3, France.
Le glyphosate est le composant actif déclaré des herbicides les plus largement utilisés dans le monde, et est donc largement présent dans l’environnement.
Les taux urinaires de glyphosate représentent un biomarqueur pertinent pour chaque exposition individuelle aux herbicides à base de glyphosate. Cependant, la mesure du taux de glyphosate dans les urines est controversée car différentes méthodes de détection ont conduit à des résultats contradictoires, notamment dans le cas du dosage immuno-enzymatique (ELISA) versus chromatographie liquide couplée à la
spectrométrie de masse en tandem (LC/MS–MS) pour l’urine, et ELISA versus chromatographie liquide haute performance couplée à la détection de fluorescence (HPLC/Fluo) pour l’eau.
Nous avons comparé la méthode ELISA à la méthode LC/MS–MS ou HPLC/Fluo en soumettant à deux laboratoires (Biocheck, Allemagne et Labocéa, France, respectivement) des échantillons d’urine et d’eau identiques, dopés ou non avec des concentrations de glyphosate, mais
aussi avec deux molécules chimiquement proches : la glycine et l’acide aminométhylphosphonique, respectivement l’analogue et le métabolite principal du glyphosate.
Les deux laboratoires ont revendiqué un seuil de quantification du glyphosate (LOQ) similaire : 0,08 et 0,05 ng/mL, respectivement.
Chacune des méthodes testées s’est avérée spécifique au glyphosate et n’a donc entraîné aucune détection croisée avec la glycine et l’acide aminométhylphosphonique.
Cependant, ces méthodes ont montré des différences à la fois dans la
reproductibilité et la fiabilité selon la matrice utilisée (eau ou urine).
Bien que la méthode ELISA ait donné des résultats moins précis que la technique HPLC/Fluo lorsqu’elle était appliquée à des échantillons d’eau, les concentrations de glyphosate mesurées dans l’urine étaient beaucoup plus fiables et reproductibles avec la technologie ELISA que celles obtenues avec la technologie LC/MS–MS.
Mots clés : ELISA, Glyphosate, LC/MS–MS, Limite de quantification (LOQ), Urine
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On le redit encore une fois :
Nous avions et nous avons raison, quoi !
Nous pissons bien toutes et tous du glyphosate bien que nous n’en consommions pas !
Et nous maintenons nos plaintes pour
– Mise en danger de la vie d’autrui,
– Tromperie aggravée,
– Atteintes à l’environnement (Destruction de la biodiversité, pollution des cours d’eau, des nappes phréatiques, des sols …).
Le cas échéant, en réunion. (…/…)
A envoyer avec vos coordonnées à PIG BZH / Mairie / Place Pobeguin / 56480 Cléguérec
Les jérémiades de l’agroindustrie au sujet de l’attaque du train de St Gérand sont largement relatées dans les médias main stream, dominants : nous vous proposons ici une autre vision de l’affaire et de son contexte…
et réaffirmons notre soutien solidaire avec les militant.e.s engagé.e.s dans l’action.
Lire et télécharger la tribune : Une action d’intérêt général n’est pas un crime
Une action d’intérêt général n’est pas un crime : tribune de soutien aux militants de BCLFU
Journaliste, publication du 20 juin 2022
La guerre en Ukraine et la menace d’une pénurie est une formidable opportunité pour le lobby agricole. Produire plus en agitant le spectre de la famine et faire sauter tous les verrous environnementaux, voilà son programme.
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
« Les gens meurent de faim en Afrique car nous mangeons de plus en plus de produits biologiques »
Erik Fyrwald, patron de Syngenta
Le samedi 19 mars 2022, au petit matin, une cinquantaine d’activistes bloquent un train près de Pontivy, dans le Morbihan. Ils construisent un mur en parpaing au milieu de la voie. « L’agroindustrie nous mène dans le mur » écrivent-ils dessus. Ils ouvrent les vannes des wagons citernes et déversent 1.390 tonnes de céréales le long des voies.
Quelques jours plus tard le parquet de Lorient ouvre une information judiciaire pour “entrave à la circulation de train“ et “dégradation de biens en réunion“. La vague d’indignation est générale : du préfet jusqu’au Ministre de l’agriculture, des trolls facebook à l’inénarrable Christiane Lambert de la FNSEA (« c’est du terrorisme vert »). On se scandalise du gaspillage que représente une telle action, trois semaines seulement après le début de la guerre en Ukraine.
Interrogé sur BFM TV Jean François Loiseau le président de l’Intercéréales (interprofession céréalière) déclare « C’est l’équivalent de 40 camions. Six millions de baguettes de pain. C’est un acte terroriste ». Et la présentatrice Apolline de Malherbes, visiblement source d’inspiration pour les scénaristes de Don’t Look Up, de lui emboîter le pas : « des chiffres qui font froid dans le dos ». Gageons que cette dernière fera preuve d’impartialité journalistique la prochaine fois que la FNSEA déversera du lisier sur une préfecture ou des milliers de litres de lait sur les routes.
Sur les 1.390 tonnes, 1.158 ont pu être récupérées. Ce qui fait une perte de 162 tonnes. Des chiffres qui font un peu moins froid dans le dos. Surtout quand l’ADEME estime que la filière blé française gaspille 18% de sa production annuelle (soit 178 700 tonnes par an).
Ce qui est étonnant dans les déclarations de Jean-François Loiseau c’est de quantifier les dégâts avec une unité de mesure peu connue : la baguette de pain.
Les activistes pensaient viser Sanders une entreprise spécialisée dans la nutrition animale. Manque de pot, le train était à destination de Saint Jacques Aliment une entreprise spécialisée … dans la nutrition animale. En clair, les activistes ont mis le mauvais nom sur leur drapeau, mais ils ont visé juste. Pas l’ombre d’une baguette de pain dans l’histoire. Ces céréales étaient à destination du cheptel breton. Et c’est justement cela que le « collectif contre les fermes usines » à l’origine de l’action voulait dénoncer.
Sanders, la cible, est une entreprise spécialisée dans la nutrition animale filiale de la holding Avril. Avec un chiffre d’affaire de 6,8 milliards d’euros, on est loin de la paysannerie.
Fondée dans les années 1980 par des producteurs de la Beauce de colza et de tournesol pour s’assurer des débouchés, Sofiprotéol (l’ancêtre d’Avril), a progressivement étendu son activité à l’huile de palme, aux agrocarburants, à l’élevage, la méthanisation, la nutrition animale, les semences et les biotechnologies.
Comme l’a montré une enquête de Reporterre1, Sofriprotéol, s’est d’abord constituée comme un établissement financier appelé à gérer les fonds de la filière oléo-protéagineuse. Dans ce cadre elle a pu bénéficier de la « contribution volontaire obligatoire » (sic), une taxe professionnelle versée par les producteurs, qui a permis à la pieuvre de s’étendre, jusqu’à racheter Sanders. En clair une entreprise s’arroge le droit de représenter une filière et de prélever un impôt sur tous les acteurs qu’elle est censée représenter. Tout cela est légal depuis une loi du gouvernement de Jacques Chirac en 1975, même si une plainte pour abus de confiance, complicité et recel a été déposée en 2004.
Avril est ensuite devenu un leader du diester, un biodiesel à base de colza. L’État l’a évidemment soutenu, en fixant un taux d’incorporation des biocarburants à l’essence plus élevé qu’ailleurs en Europe (7%) tout en reversant une partie de la Taxe Intérieur sur la consommation d’agrocarburant directement à Sofiprotéol (une subvention publique de 153 euros la tonne de colza pour la production de Diester). On est donc ici très loin de la fable nourrir le monde mais plus proche de l’assistanat. Des chiffres qui font froid dans le dos.
Après que la côte médiatique des biocarburants a chuté dans les années 2010, Sofiprotéol s’est reconvertie dans la nutrition animale en insistant pour que les coopératives mettent les éleveurs sous contrats pour leur vendre de l’aliments. D’où l’investissement dans des fermes usines : mille vaches, mille truies, 250.000 poules …
Il s’agit de trouver des débouchés, le réservoir des bagnoles ou la panse des vaches, à une industrie perpétuellement en crise de surproduction. Une tendance à la massification, avec son cortège d’ «externalités négatives » comme disent les économistes : pollutions, algues vertes et pandémies. Au fait, on a oublié de vous dire : de 2010 à 2017, c’est Xavier Beulin, le PDG d’Avril / Sofiprotéol qui est président de la FNSEA.
Depuis une cinquantaine d’années les courbes de production de céréales et celle de l’évolution du cheptel se séparent inexorablement. En 1960 il y avait sur terre 2,26 animaux pour un humain. En 2007 ce ratio était de 3,6 pour un. Sur la même période la production de céréale a été multipliée par deux quand celle du cheptel a triplé. Sachant qu’il faut 4 calories végétales pour produire une calorie de porc ou de volaille et onze calories végétales pour en produire une de bœuf, on comprend aisément le problème : l’agriculture ne nourrit plus les hommes mais doit sans cesse courir derrière la croissance exponentielle du cheptel animal.
Une étude américaine2 montre qu’en 1997 les céréales à destination du cheptel américain auraient pu nourrir 800 millions de personnes. Si on compte les pâturages c’est 75 à 80% des terres agricoles états-uniennes qui sont consacrées au bétail.
Pour les pays plus petit, la production de céréales s’est externalisée. Une autre étude montre que les Pays-Bas importent une quantité de céréales nécessitant 100 000 à 140 000 kilomètres carrés soit cinq à sept fois leur superficie agricole. En France on estime que 70% de la superficie agricole est consacrée au bétail.
Pourtant le train auquel s’attaquent les activistes est une exception. La nourriture du cheptel breton n’arrive pas en train de l’Est, mais à 95% par bateau d’Amérique du Sud. On vous laisse imaginer l’ampleur du désastre de l’autre côté de l’Atlantique.
La guerre en Ukraine est pour le lobby agricole une véritable aubaine. « La logique de décroissance souhaitée par la stratégie européenne doit être profondément remise en question. Il faut au contraire produire plus » déclare la FNSEA. « Nous demandons à pouvoir produire plus » insiste sa présidente Christiane Lambert début mars. Et quand Christiane demande, Emmanuel s’exécute. Deux semaines après, Macron l’européen lui répond qu’ « en aucun cas l’Europe ne peut se permettre de produire moins ». Il faut s’adapter à la crise quitte à remettre en question la stratégie européenne Farm to Fork (qui vise à réduire l’utilisation d’engrais, de pesticides et d’antibiotiques). Produire plus et faire sauter tous les verrous environnementaux, c’est exactement ce que propose le lobby de la Copa-Cogeca, le comité des organisations agricoles européenne, présidé cette année par … Christiane Lambert3. En clair, le peu d’engagement prévu par l’Europe en matière agricole est en passe d’être remis en question par la France.
Le problème c’est qu’avec la FNSEA il faut toujours produire plus. Lorsque les cours sont bas il faut produire plus pour éviter la ruine. Quand ils sont haut, il faut produire plus pour rafler la mise.
Cette stratégie productiviste, le syndicat la cache maintenant derrière l’argument de la souveraineté. Rappelons pourtant que l’agroindustrie vit sous perfusion d’hydrocarbure. Les pesticides sont des dérivés de la pétrochimie et les engrais azotés sont produits avec du gaz. La Russie étant le premier exportateur mondial d’engrais et la France le premier importateur européen, produire plus signifie accroître notre dépendance aux gaz russe. La souveraineté productiviste, c’est la dépendance au carbone.
Cette dépendance est particulièrement visible dans une Bretagne ravitaillée énergétiquement par sa façade Atlantique. En 2021, la moitié des produits pétroliers débarqués à Lorient et Brest viennent de Russie. Quant à l’autre moitié, malgré une escale dans un port intermédiaire (Belgique, Allemagne, Pays-bas), aucune garantie qu’ils ne proviennent pas non plus de Russie4. Quand on sait que les serres de tomates bretonnes (200 000 tonnes par an) sont visibles depuis l’espace5, et qu’elles consomment l’équivalent énergétique de trois fois la ville de Lyon (et qu’elles sont chauffées à 77% par du gaz6), on se demande où est la souveraineté du modèle breton.
C’est que depuis le début de la guerre le lobby qui joue la carte de la souveraineté affole tout le monde en jouant les cassandres avec le triptyque « guerre, pénurie, famine ». Le patron de Syngenta se déchaîne contre l’agriculture biologique qui serait responsable de la famine en Afrique, pas assez productive à son goût (voir la citation en introduction). Il faut selon lui arrêter l’arrêter et repasser en conventionnel pour augmenter la production et ainsi éviter « la catastrophe mondiale »7.
Pourtant la FAO vient de publier les chiffres et à y regarder de plus près … Après une excellente campagne l’année dernière à 776 millions de tonnes de blé, elle table pour 2022/2023 sur … 770 millions de tonnes. Le recul de la production est donc minime. Le 8 avril la FAO affirme même que l’offre de céréale dans le monde est « relativement confortable ». Il en est de même au niveau céréalier global avec un recul de 2,80 à 2,78 milliards de tonnes.
En réduisant l’utilisation pour la production de viande pour la consacrer à l’alimentation humaine on pourrait produire plus de baguettes de pain.
Pourtant si la production reste stable les prix sur les marchés financiers font le yoyo. Plus 40% depuis le début de l’année sur le marché parisien, plus 61% sur le marché américain, avec un record historique à la mi-mai à 438 euros la tonne après l’annonce du gouvernement Indien d’interdire les exportations.
La vérité c’est que la production de blé est relativement indépendante des questions géopolitiques et des problèmes météorologiques. L’évolution des prix est surtout liée à des phénomènes financiers spéculatifs. Le véritable problème n’est pas la pénurie mais la peur qui pourrait créer un climat de panique qui fasse grimper les prix. « Les famines ne sont jamais liées à la production alimentaire. Elles sont toujours causées par des problèmes d’accès » affirme Arif Husain du Programme alimentaire mondial de l’ONU.
Ce qui se passe aujourd’hui est une prophétie autoréalisatrice. C’est la peur de voir les prix grimper qui les fait grimper8.
Aujourd’hui 90% du commerce de céréales est contrôlé par quatre entreprises. Le régime alimentaire mondial s’est massivement standardisé (60% des calories végétales cultivées viennent du riz, du blé, du maïs et du soja). Une partie importante de l’alimentation mondiale dépend donc de monocultures dont le commerce est assuré par une poignée d’entreprises mondialisées soumises aux fluctuations du marché.
Après avoir agité le spectre de la famine et de la pénurie les spéculateurs s’en sont donnés à cœur joie. À la bourse de Chicago les contrats à termes (pariant sur l’évolution des prix et n’attendant pas la livraison physique du produit) ont atteint leur plafond plusieurs jours d’affilés. Faire monter artificiellement les prix par la panique ne profite donc qu’à une poignée de personnes.
Quant à la Russie, principal exportateur mondial depuis 2018, à 400 euros la tonne et avec le coût de production le plus bas du monde, elle a tout intérêt à laisser les prix monter.
Le problème vient donc de ceux, que les journalistes de Litghthouse Reports, appellent Les profiteurs de la faim. Dans une enquête parue récemment, le média collectif affirme que sur le marché du blé parisien des contrats à terme, la place des spéculateurs est passée de 23% en 2018 à 72% en avril 2022. Pareil sur Euronext, la première bourse aux matières premières d’Europe où leur position à quadruplé entre janvier et mars 2022. Comment reconnaît-on les spéculateurs ? Il s’agit d’entreprises ou de fonds d’investissements qui n’ont aucun intérêt direct avec la matière qu’ils achètent, et qu’ils ne voient comme une classe d’actif. L’histoire de 2008 et l’épisode des émeutes de la faim se répète (+70% pour le maïs, + 180% pour le riz et +120% pour le blé à l’époque) : Ce n’était pas un problème de de production et ça ne l’est toujours pas aujourd’hui.
Après les subprimes les spéculateurs se tournèrent vers des produits physiques (agricole et énergétique). C’est ce que le journaliste Matt Taibbi a décrit dans son célèbre article sur la grande machine à bulle américaine sous le terme de “ruée vers les matières premières” (the great American bubble machine, Rolling Stone, avril 2010). Un des épisodes marquant fût l’augmentation du baril de pétrole de 60 $ à 147 $ en quelques mois. Nous vivons actuellement une autre séquence de cette ruée vers les matières premières, dont les conséquences seront sans doute catastrophique.
Il est donc tout à fait logique que dans une époque de surabondance, la famine refasse son apparition. Alors que la récolte de blé de 2021 a battu tous les records, la malnutrition augmente (650 millions en 2019 et 811 millions en 2020). Encore une fois, ce n’est pas la taille du gâteau qui compte, mais la façon dont il est réparti.
Une des solutions pourrait consister en la mise en place de stocks étatiques9. C’est la politique menée par 27 pays qui ont mis en place des restrictions commerciales (interdiction de l’exportation) préférant nourrir leur population plutôt que les marchés internationaux. Ces stocks permettent de stabiliser les prix, assurer un revenu minimum aux agriculteurs et un prix d’achat raisonnable pour la population. Mais pour l’OMC et l’Union européenne cela constitue une entrave à la libre circulation des marchandises. C’est ce qui s’est joué la semaine dernière à Genève lors d’une conférence de l’OMC où Ursula von der Leyen s’en est pris aux protectionnisme de l’Inde et de l’Égypte les implorants à ouvrir leurs frontières. Une position d’autant plus hypocrite que l’agriculture occidentale est elle massivement subventionnée (PAC). C’est elle qui déforme les marchés, paupérisent les agriculteurs du sud incapables de rivaliser avec ceux du nord, génère de la volatilité en financiarisant la nourriture et de facto, accroît l’instabilité alimentaire. Mais le logiciel libéral préfère s’attaquer au protectionnisme des pays pauvres plutôt qu’à ceux qui manipulent les cours avec leurs logiciels de trading, bien au frais dans leurs tours climatisées.
NOTES
1 https://reporterre.net/ENQUETE-2-Au-coeur-de-l-agro
2David Pimentel, cité dans Bidoche, Fabrice Nicolino.
3« L’intense lobbying de l’agro-industrie contre « Farm to Fork », le volet agricole du Pacte vert européen », Le Monde, 12 octobre 2021
4Le Télégramme, 26 mars 2022
6 https://reporterre.net/Serres-de-tomates-une-filiere-energivore-et-tres-concentree
7 Le Temps, 8 mai 2022
8 Sur le mimétisme des marchés financiers voir https://blogs.mediapart.fr/antoine-costa/blog/130620/rene-girard-et-leffondrement-economique
Titre même le Télégramme dans son édition papier du 5 juillet 2022 …
Suite aux réponses répressives envers les activistes mobilisés le 19 mars
dernier, nous (BCLFU) organisons une défense collective avec le concours d’un cabinet d’avocat.
Action non-violente de blocage d’un train à destination d’une usine
d’aliments pour l’élevage industriel – le 19 mars 2022
Pour faire du procès à venir celui de l’agro-industrie, nous collectons des moyens pour :
Rejoignez le mouvement et rassemblons des fonds pour financer cette campagne ambitieuse et nos avocats.
Lien vers l’article et la cagnotte, par ici :
https://bretagne-contre-les-fermes-usines.fr/collecte-de-fonds-pour-defendre-nos-activistes/
C’est reparti pour 2 temps forts de contestation de l’agrobusiness à Lorient, et de présentation d’heureuses alternatives, avec la Marche contre BayerMonsanto le 21 mai, et aussi la projection du film “Secrets Toxiques” le 20 mai au soir.
Article du Peuple Breton : Conférence de presse du 28 avril
article sur Ouest France – 5 mai 2022
20 h à la salle audio de la cité Allende à Lorient~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
L’agenda des Faucheurs.euses volontaires est chargé : 3 procès sont prévus dans les jours prochains : 2 à Toulouse et 1 à Guingamp
https://faucheurs-volontaires.fr/agenda.htm
Relaxés le 1er juin 2021 par le tribunal de Foix, 21 FV sont en convoqués en appel pour peinturlurage de bidons de glyphosate
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Et encore un cadeau pour les Betteraviers !
L’utilisation de semences de betteraves sucrières traitées avec des néonicotinoïdes, insecticides aux effets néfastes pour les abeilles dénoncé par les défenseurs de l’environnement, est autorisée pour la campagne 2022 en France, selon un arrêté publié mardi au Journal officiel.
”
Suite et intégralité de l’article sur le site du Télégramme
Le débat n’est pas récent et depuis toujours les agro-industriels demandent le temps de s’adapter, de changer.
Et ne font rien
Pourtant les preuves s’accumulent et l’empoisonnement des populations continuent
Pour souvenir, article de LIbé en 2013 …
https://www.liberation.fr/futurs/2016/05/09/neonicotinoides-un-debat-empoisonne_1451517/
Dans Pollinis : https://www.pollinis.org/publications/neonicotinoides-et-pollinisateurs-toxicite-et-accumulation-ce-que-dit-la-science/
Et les politiques regardent ailleurs puis votent les dérogations les yeux fermés
Pour Valérie Murat et l’association Alerte aux toxiques
Pour avoir osé analyser des vins de Bordeaux dits “HVE” (Haute Valeur Environnementale) et débusqué leurs cortèges de pesticides.
Vous pouvez revoir l’intégralité de la cérémonie en suivant ce lien : https://www.facebook.com/watch/live/?extid=CL-UNK-UNK-UNK-AN_GK0T-GK1C&ref=watch_permalink&v=302903181802997
”
Bonsoir à toutes, bonsoirs à tous,
Autant vous le dire tout de suite, je suis assez impressionnée !
Il y a presque 10 ans, j’ai fait une promesse à mon père avant qu’il meure.
Engager pour lui qui n’en avait pas eu le temps des procédures judiciaires
pour qu’il soit reconnu victime des firmes de l’industrie chimique et de la
négligence et de la complaisance des services de l’état pour permettre son
empoisonnement et cet empoisonnement généralisé aux pesticides.
Ni lui, ni moi n’imaginions alors où cela m’emmènerait.
Bientôt 10 ans, d’engagement dans la lutte contre les pesticides, pour l’information sur ces substances actives.
10 ans d’actions coup de poing, 10 ans d’exposition médiatique, 10 ans pour visibiliser ces pratiques et rompre l’omerta.
10 ans pour qu’enfin, cette question des pesticides dans la viticulture
bordelaise EMERGE !
Je ne me serai jamais imaginé faire tout cela, jamais imaginé capable de tout
cela, ni fonder une association, encore moi devenir porte–parole.
Je n’aurais pas non plus imaginé cette plainte scandaleuse, ce procès–bâillon inédit, aux proportions grotesques reflet d’une omerta d’une violence inouïe qui règne dans la plus grande appellation de France et mondialement connue le Bordelais.
Depuis toutes ces années de cette lutte, ces activités, j’ai toujours été
convaincue que ce que je fais est juste et légitime.
Aussi, recevoir ce prix ce soir d’Anticor est une grande reconnaissance de ce
que je dénonce depuis bientôt 10 ans et de toutes les activités de
l’association.
C’est un immense honneur de recevoir ce prix éthique.
Alors, ANTICOR, merci. Un grand MERCI du fond du cœur.
Pour finir, Je voudrais dédier ce prix à Mon père.
Merci pour votre attention.
”
Pour demander le retrait de la plainte
Version française : Change.org/SoutienValerieMurat
Version anglaise : Change.org/SupportValerieMurat
pétition de soutien à Valérie Murat et à « Alerte aux toxiques »
Cagnotte pour permettre à “Alerte aux toxiques” et Valérie Murat de faire appel dans l’affaire d es vins de Bordeaux (CIVB)
Pourquoi ?
”
À la suite de la publication des analyses des vins labélisés HVE le 15 septembre 2020 le CIVB a déposé une plainte pour « dénigrement collectif à l’égard de la filière des vins de Bordeaux ». Le Tribunal de Libourne a donné raison à l’omerta et nous a condamnées à verser 125 000 euros au CIVB et aux 25 autres acteurs de la filière CIVB et à l’interdiction de diffusion de ces publications outre diverses sommes annexes signifiant la mort sociale de nos actions.
A retrouver sur le site des Faucheurs Volontaires : https://faucheurs-volontaires.fr/valerie-murat-ou-limposture-du-label-hve-et-pas-que-pour-les-vins-de-bordeaux.htm
https://pig.log.bzh/2021/10/15/denigrement-des-vins-de-bordeaux-suite-et-soutiens-a-valerie-murat/
À la demande de la Confédération paysanne et de la FNAB, la Commission des pétitions du Parlement européen s’est saisie lundi 25 octobre du dossier des cultures illégales de colza OGM rendu tolérant aux herbicides, illégalité couverte par le gouvernement français qui refuse obstinément d’appliquer l’arrêt du Conseil d’État qui l’a enjoint de les interdire avant le 7 novembre 2020 (1).
Les parlementaires européens ont rejeté l’avis de la Commission européenne leur demandant de fermer ce dossier et ont, au contraire, décidé de poursuivre son évaluation, d’adresser aux autorités françaises un courrier de demande d’explications et de demander à la Commission européenne de leur communiquer l’avis que le gouvernement français aurait dû produire en réponse à ses objections il y a un an, avant le 7 novembre 2020 (2), mais qu’il n’a toujours pas produit.
La Confédération paysanne et la FNAB remercient les parlementaires qui se sont mobilisés pour défendre le principe de précaution et le droit de cultiver et de consommer sans OGM. Ce droit est primordial dans le contexte du Green Deal européen que les lobbies agroalimentaires veulent instrumentaliser pour imposer la suppression de la réglementation européenne sur les OGM. Ces industriels programment également la disparition des paysans et paysannes, qui produisent une nourriture issue des plantes et des animaux que nous offre la nature, au profit d’une alimentation biotechnologique issue de cultures cellulaires en laboratoire et cultivée à grands renforts d’engrais et de pesticides de synthèse.
(1) Vidéo consultable sur la chaîne youtube de la Confédération paysanne : https://youtu.be/T5GFIgxeJls et disponible sur le site du PE : https://multimedia.europarl.europa.eu/en/committee-on-petitions_20211025-1645-COMMITTEE-PETI_vd
(2) Dans le cadre de la procédure européenne TRIS, la Commission européenne a émis un avis négatif sur la proposition de décrets et arrêts du gouvernement français concernant ces cultures illégales d’OGM : https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/tris/fr/index.cfm/search/?trisaction=search.detail&year=2020&num=280&mLang=FR
La pétition « Arrêtons la nouvelle vague des OGM » a déjà été signée par plus de 157.000 personnes : https://ogm-jenveuxpas.agirpourlenvironnement.org/
Contacts :
– Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne: 06 07 55 29 09
– Guy Kastler, commission OGM de la Confédération paysanne : 06 03 94 57 21
– Daniel Evain, secrétaire de la FNAB : 06 84 06 64 38
– Caroline Nugues, chargée de communication de la Confédération paysanne: 06 95 29 80 78